La CGT outrée, la CFDT très mesurée
Posté par cgtchapelledarblayupm le 27 avril 2013
La CGT estime que l’exécutif envoie « un signal désastreux au monde du travail » en « acceptant la criminalisation des syndicalistes ».
Ne pas paraître lâcher les salariés et les syndicalistes concernés, mais ne pas cautionner non plus la violence : appelés à réagir au rejet de toute amnistie sociale, les syndicats réformistes se livrent à un délicat exercice d’équilibriste. Sur BFMTV, Laurent Berger (CFDT) a souligné hier que « la violence n’est pas dans notre mode d’action et ne doit pas être un outil syndical », comprenant dès lors qu’elle soit « condamnée ».
Mais, précise-t-il de suite, il ne faut pas mettre dans le même sac l’action de casseurs et d’agitateurs récurrents et « les gestes de désespoir de certains salariés quand ils n’ont aucune réponse ». Prenant soin de ne ni saluer ni condamner le choix de l’exécutif, il souligne que, « ce qui est important, c’est le dialogue social pour éviter un certain nombre de violences ».
Une manière de renvoyer sur l’attitude de certaines entreprises la responsabilité d’abus commis par des salariés « poussés à bout ». A la CFTC, le président, Philippe Louis, développe la même logique et précise que, s’il comprend la fermeté en matière pénale contre le vandalisme, il « regrette que l’on ne prévoit pas un geste pour revenir sur certaines sanctions disciplinaires abusives qui ont pu intervenir ces dernières années ». « Ils ont osé ! »
Le ton est tout autre à la CGT, qui réclamait de longue date une telle amnistie et avait manifesté en ce sens avec le Front de gauche lors des débats au Sénat. Dans un communiqué intitulé « Ils ont osé ! », elle fustige la fermeté du gouvernement en soulignant que, en l’état, la proposition de loi est proche dans sa portée de celle votée en 2002 sous Jacques Chirac, qui « n’avait provoqué aucun encouragement à des actes de violence », mais « au contraire contribué à apaiser le climat social ».
« Le gouvernement et l’Assemblée nationale, en acceptant la criminalisation des salariés et syndicalistes, envoient un message désastreux au monde du travail. Plutôt que de s’en prendre à eux, ils feraient mieux de contribuer par une politique volontariste à empêcher les licenciements et la violence qui les accompagne », conclut la centrale, qui y trouve un nouveau motif pour fustiger la politique gouvernementale lors des défilés
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