A Alizay, la cheminée de la papeterie s’est remise à fumer (La Croix)
Posté par cgtchapelledarblayupm le 30 juillet 2013
L’usine qui avait failli fermer a été reprise en janvier par le groupe thaïlandais Double A, après avoir été rachetée par le conseil général de l’Eure. Une première bobine de papier est sortie en juin et des tests sont en cours pour produire à nouveau des ramettes de feuilles.
À chaque fois qu’il passe en voiture devant la papeterie d’Alizay (Eure), Thierry Philippot avoue qu’il a« un gros coup de coeur ». Délégué CGT, il y a travaillé pendant trente ans et a fait partie des responsables syndicaux qui ont mené la longue mobilisation ayant abouti au sauvetage de l’usine condamnée par son précédent propriétaire, le groupe finlandais M-Real (lire La Croix du 2 janvier). Pour lui, l’aventure s’est arrêtée brutalement. « Je n’ai pas été réembauché, cela a été beaucoup de déception, confie-t-il. Mais cela passera. Je suis content que nous ayons gagné le combat de l’emploi. »
Les repreneurs de l’installation normande, les Thaïlandais de Double A, ont tenu leurs engagements. Après avoir repris en janvier un site temporairement racheté par le conseil général de l’Eure pour faciliter l’opération, ils ont progressivement remis les machines en route et augmenté les effectifs. Cent cinquante personnes travaillent désormais là où il ne restait plus l’an dernier qu’une vingtaine de salariés, un personnel alors chargé de veiller sur les lieux et de chercher des solutions quand tout était à l’arrêt. Quatre-vingts pour cent des actuels employés sont des « anciens » de l’époque M-Real.
Ces cadres, ces techniciens et ces ouvriers ont l’avantage de déjà maîtriser les outils de production. Pour l’instant, il ne s’agit que d’une phase de test. Une première bobine de papier est sortie en juin. Depuis, des essais ont été effectués pour produire à nouveau des ramettes de feuilles blanches destinées aux photocopieuses, la spécialité de cette unité.
Il a été prévu de démarrer la fabrication commerciale après l’été, Alizay devant devenir la tête de pont du papetier asiatique pour conquérir des marchés en Europe et au Moyen- Orient. « Les choses suivent leur cours, conformément à ce qui était prévu », se félicite Gaëtan Levitre, maire PCF de la commune et conseiller général, très impliqué dans le dossier. Mais tout n’est pas complètement réglé.
Dans le plan de reprise initial, la société Neoen devait racheter la chaudière fournissant l’énergie à la papeterie et commercialiser le surplus à d’autres clients. Les discussions n’ayant pas abouti, Double A a dû reprendre cet équipement attenant à l’usine à son compte, ce qui représente un surcoût important pour la société thaïlandaise.
Par ailleurs, un autre projet porté par les pouvoirs publics est toujours à l’étude : aménager un port fluvial sur ce site industriel bordé par la Seine, afin d’attirer d’autres entreprises sur place. ■ par Pascal Charrier
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