Stora Enso Corbehem : des réponses « dans quelques semaines » ?
Posté par cgtchapelledarblayupm le 19 septembre 2013
Stora Enso Corbehem : des réponses « dans quelques semaines » ?
« La direction locale ne sert à rien. Elle dit qu’elle ne sait pas. » L’intersyndicale de l’usine Stora Enso Corbehem relaie la détresse morale de salariés résignés, tenus dans le flou depuis onze mois par une direction muette quant à l’éventualité d’un repreneur.

L’intersyndicale attend également un éventuel rendez-vous des élus locaux et régionaux en Finlande.
Le site produit du papier magazine haut de gamme à raison de 227 000 tonnes par an. « On sous-produit. Pour arriver à l’équilibre, on devrait produire 280 000tonnes. Fin août, on était à six millions d’euros de perte. On devrait finir l’année à moins dix ou moins douze. La capacité maximum de l’usine est de 330 000 tonnes. En Allemagne, à Kabel, le groupe emploie 620 salariés avec deux machines plus anciennes. Ils sont à moins cinq millions… », détaille Christophe Sauvage, secrétaire du CE. « Le groupe finlandais Stora Enso a dit qu’il voulait se dégager du papier magazine au niveau mondial. Ses deux autres usines sont promises à une mort certaine. Nous, nous ne savons pas s’il y a repreneur, ni dans quelles conditions », analyse son collègue Laurent Fauveaux. « Mais qu’il y ait repreneur ou pas, il y aura de la casse sociale, c’est partout comme ça… », déplore l’intersyndicale.
Lors du comité d’entreprise extraordinaire qui s’est tenu ce lundi matin, à la demande de l’intersyndicale, quatre questions – les mêmes qui sont restées jusqu’ici sans réponse – ont été posées à MM. Munoz, président de StoraEnso Corbehem, basé à Paris, et Korhonen, responsable du projet de cession pour le groupe Stora Enso. À la première : « Aujourd’hui le groupe a-t-il pris la décision de vendre le site, oui ou non ? », M.Munoz a répondu : « Non. Donnez-moi quelques semaines. » L’intersyndicale, qui s’attend à une annonce aux alentours de la mi-octobre (les salariés avaient été informés du démarrage de l’étude de faisabilité le 23 octobre 2012), demande également à savoir combien est évalué le passif de l’usine, quelles seraient les exigences d’un futur éventuel repreneur, et si le site de Corbehem serait rentable sur le marché du papier couché magazine (LWC). Dans un contexte tendu pour l’industrie papetière, Corbehem est le dernier site français à produire du LWC. « Si un repreneur est désigné, on ne saura pas quels sont ceux qui auront été évincés », ajoutait Laurent Fauveaux. Car si StoraEnso est prêt à vendre son usine à un concurrent, il se gardera bien de le choisir trop dangereux…
Les salariés sont à nouveau contraints d’attendre, mais cette fois, il semble que la réponse est proche. Une manœuvre que Bruno Mogis, élu au CE, analyse très clairement comme de la manipulation : « On est en train de détruire les gens psychologiquement, pour qu’à la fin, ils n’aient qu’une envie : partir. On leur annonce une étude de faisabilité pour quatre à six mois. Ça dure onze mois. Et on va les soulager en disant : « l’aventure est finie. » Un questionnaire a été distribué aux salariés pour évaluer les risques psychosociaux dans l’entreprise. L’intersyndicale espère qu’ils seront nombreux à répondre.
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