• Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait !

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Intervention du secrétaire CGT de la Chapelle Darblay.

Posté par cgtchapelledarblayupm le 27 septembre 2013


Intervention du secrétaire CGT de la Chapelle Darblay. dans CGT UPM Chapelle Darblay drapeau-grand-134x150Par ce 30 ème anniversaire Nous voulons rendre hommage une fois encore à toutes celles et tous ceux qui ont rendu la victoire possible.

senecal_peyr-29a8d-150x150 dans CGT UPM Chapelle Darblay Tous ces salariés, tous ces citoyens qui ont cru en la lutte, qui sous un gouvernement de gauche voulait la victoire tant ils en avaient marre de tous ces gouvernements qui se disent de gauche et font une politique de droite.

La victoire nous la voulions aussi car il fallait stopper la casse de l’industrie papetière.

Malheureusement avec la majorité socialiste et Mr Fabius qui était ministre de l’industrie en 1983, puis 1er ministre, et qu’on retrouve encore aujourd’hui ministre des affaires étrangères… ce ne fut pas simple du tout, loin de là, car cette majorité politique n’étant pas  très copine avec la Cgt et je me demande si aujourd’hui ce n’est pas pire encore.

Cette lutte, ce combat qui paraissait impossible car cela a duré quand même longtemps, plus de 100 jours, avec d’énormes difficultés financières, pas de salaires, pas de quoi payer les traites, les crédits, on le doit à des femmes et à des hommes ordinaires, à des gens convaincus, qui croient en ce qu’ils font, ultra majoritairement des syndiqués Cgt, des salariés en perpétuelle résistance, car empli d’une éducation et d’un idéal issu sans aucun doute du CNR, à savoir améliorer sans cesse notre vie ordinaire, nos conditions de travailleurs pour nous et nos familles, défendre sans cesse l’emploi et combattre toutes les injustices. C’est grâce à leurs valeurs ordinaires, leurs valeurs humaines, de fraternité, de solidarité que la VICTOIRE a été possible.

On le doit évidemment à toutes les organisations de la CGT, de la confédération dirigé à l’époque par Henri Krasuki, aux plus petits syndicats Cgt qui ont apporté leur solidarité jusqu’à’ à l’autre bout de la France, aux papetiers, aux ouvriers du livre et leur soutien logistique. C’est grâce à l’Implication individuel de chacun et la confiance totale envers la CGT, que le combat a été possible et bien sûr comme aboutissement le maintien en activité des usines de Grand-Couronne et de St Etienne.

Car nous avons quand même tous ensemble sauvé 2 sites papetiers et  plus de 1000 emplois, sans compter les emplois induits, qui représentent environ 4 fois plus de travailleurs.

La lutte, le combat des Chapelle Darblay, on en a déjà beaucoup parlé, ça fait trente ans que ça dure et ça va durer encore, Christian Stephan l’a très bien illustré dans son livre que beaucoup ont lu, on ne va pas continuer à faire de grands discours, encore moins essayé de raconter dans tous les détails  cette épopée, plusieurs intervenants sauront mieux que moi en parler.

Je voudrais simplement passer un message et dire aux générations qui nous suivent, à nos jeunes syndiqués ici présents, qui ont peut-être un peu moins d’expérience dans la lutte, peut-être moins de convictions, moins de connaissances de toutes ces pages d’histoire sociales écrites par les travailleurs et leur Cgt :

La victoire de 1983 est un socle solide pour construire l’avenir, à condition bien sûr que chacun soit convaincu de la nécessité absolue que garantir l’emploi est la seule priorité qui vaille.

Se battre pour des indemnités n’évite pas la voie conduisant au chômage, se battre pour son emploi rapporte bien plus, y compris que le salaire, il y aussi les liens humains qui se tissent par le travail.

Je dis cela parce que nous entrons dans une énième tempête, qui commence par des suppressions de postes, des modifications de contrats, et encore des licenciements, qui peuvent engendrer une crise beaucoup plus grave.

Nos remerciements et félicitations encore, à toutes celles et tous ceux qui ont vécus cette lutte, qui ont combattus, qui nous ont soutenues sans relâche, une pensée particulière aux femmes des salariés et des élus des deux usines de la chapelle Darblay, à nos meneurs syndicaux Pierre Nouzarède, Philippe Belloncle et Christian Stephan.

On ne trouvera jamais assez de mots et on n’aura surtout jamais assez de temps pour relater tout ce que l’on a vécu, tous les détails de la lutte, mais aussi tous ces moments de vie, car ce fut long, plus de 3 mois.

Il y en a eu des hauts et des bas, tous les jours n’ont pas été roses, des déceptions et des trahisons,  mais surtout des grandes satisfactions et pour celles et ceux nombreux, très nombreux qui se sont battus jusqu’au bout, qui nous ont soutenus jusqu’au bout, merci à toutes et tous, pour tous  ces moments de vie, ces moments de fraternité, de confiance, de solidarité humaine, cette victoire est la vôtre et la nôtre, à tout jamais pour ce que j’ai vécu, ce qu’on a vécu, nous vous en sommes reconnaissant à tout jamais.

Juste avant de passer aux festivités et pot de l’amitié, c’est avec une vive émotion que je vous invite à rendre hommage à nos disparus, que nous avons tant appréciés ……….

LISTE  SOUVENIRS : MICHEL JAMAIN, JEAN MARIE LEGUEN DIT « MILORD », JEAN LEROUX, JACQUES RECHET, JEAN FERET, PHILIPPE LEFEBVRE, LUCIEN CADOT, ALAIN CORBINEAU, GASTON MANCHE, PAUL DAGUENET, MICHEL THONNEL, EDOUARD HEUDE dit DOUDOU, JEAN TREFOUEL, Odile et GABY HOUEL  et Tous les syndiqués aujourd’hui disparus.

Pour ceux qui n’étaient pas là en 1983, et parce qu’on entend trop souvent,  par rapport aux mauvais coups portés aujourd’hui, on y arrivera pas, si mon voisin y va pas j’y vais pas, ça sert à rien, etc. etc.  

 Regardez et écoutez ceux qui sont ici, identifiable par leur âge un peu plus prononcé, les vieux comme on les appelle, ces hommes et ces femmes ordinaires fait que de chair et d’os, rassemblés derrière le syndicat Cgt, ils se sont battus et ils ont gagnés, parce jour après jour ils se battent pour une société plus juste, plus équitable, plus solidaire, une société en paix, ces hommes et ces femmes ne vivent que pour leurs convictions et revendications et je pense que c’est cela le vrai chemin de notre vie , dire ce que l’on pense, croire en ce que l’on fait et surtout faire ce que l’on dit.

 On dit toujours celui qui se bat peut gagner, celui qui ne se bat pas a déjà perdu

 Merci à vous. Et je vous invite à lever le verre de l’amitié.

 Vive la Cgt, vive la Filpac

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