COMMUNICATION AU PERSONNEL DU 23 OCTOBRE 2017 // ACTUALITE DOCELLES
Bonjour,
Vous avez lu ou vu, ce weekend, dans la presse ou à la télévision, l’actualité concernant le site de Docelles et le comportement qu’aurait eu UPM avant la vente aux enchères des matériels de l’usine.
Quelques-uns d’entre vous m’ont contacté à ce sujet.
Aussi afin de donner une information à tous complémentaire aux articles parus, je vous joins ci-dessous le communiqué du groupe UPM qui reprend plus officiellement ce que j’ai communiqué aux journalistes ce weekend :
« L’usine de Docelles a été fermée en 2013. La raison de cette fermeture était la baisse de la demande de papier graphique en Europe et la nécessité de réduire la capacité de production. En conséquence, la machine à papier a été fermée et partiellement démontée à partir de 2013. Les installations et les autres parties de la machine ont été vendues début 2017. Une partie du contrat avec l’acheteur était qu’UPM enlève certaines parties de la machine pour une utilisation ultérieure dans ses autres machines à papier. Il n’était ni prévu ni accepté de vendre une machine à papier entièrement fonctionnelle. Cela a été transparent pour et convenu avec notre acheteur. Cela reflète également la compréhension actuelle de l’acheteur. Dans ce contexte, nous rejetons toute allégation d’avoir saboté la machine à papier de Docelles.»
Alors qu’elles devaient être mises aux enchères ce mardi à Epinal, on apprend que les machines de l’ancienne papeterie UPM de Docelles, fermée en 2014, ont été sabotées par leur propriétaire pour empêcher un concurrent de s’en servir.
C’est le journal Le Monde qui a dévoilé l’information le premier ce samedi 21 octobre. Les machines de l’ancienne papeterie UPM de Docelles dans les Vosges, fermée depuis début 2014, qui seront vendues ce mardi à Epinal ne seront pas utilisables. Elles ont été sabotées par le groupe finlandais pour empêcher un concurrent de s’en servir. Une information que confirme à France Bleu Lorraine, Christian Tarantola, le maire de la commune de Docelles. Des trous ont été percés il y a plusieurs semaines pour saboter l’outil de travail. Cette papeterie fonctionnait depuis le 15e siècle.
« De vrais papetiers n’auraient pas fait ça »
Une opération qui a le don d’écœurer Christian Tarantola qui s’est battu pour sauver l’usine et les 160 emplois présents sur sa commune :
C’est scandaleux. Nous sommes dans un village papetier depuis des siècles et des siècles [...] Les ouvriers ont toujours respecté l’outil de travail, il y a toujours eu un profond attachement à la machine même quand l’usine était à vendre et qu’elle produisait encore. Ca me fait mal de voir ça [...] De vrais papetiers n’auraient pas fait ça. »
Une reprise impossible
Un sabotage d’autant plus difficile à accepter qu’UPM a refusé des projets de reprise, notamment en société coopérative. Pour Nicolas Prévost, ancien responsable informatique de l’usine et ex-représentant syndical CFE-CGC, les dés étaient pipés et on ne le sait que maintenant :
C’est une immense escroquerie. UPM n’avait absolument pas l’intention de vendre l’usine. Quand nous avons essayé de négocier pour reprendre l’usine, c’était une fois encore nous faire perdre notre temps [...] Ca confirme bien l’idée qu’on avait qu’effectivement, l’objectif d’UPM était la destruction de cette usine, qu’elle ne puisse plus continuer à exister, qu’il n’y ait plus de papier fabriqué à Docelles. »
Un sentiment de gâchis persiste chez Nicolas Prévost, qui ne sera pas présent mardi lors de la vente aux enchères à Epinal : « je ne m’en sens pas le cœur« .
C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès de Louis Viannet, Secrétaire général de la CGT de 1992 à 1999. C’est une perte immense pour notre pays et pour notre organisation.
* Louis était un homme et un dirigeant toujours à l’écoute des autres, connu pour sa grande ouverture d’esprit et porteur d’une vraie vision sur les évolutions de la société. Jeune militant au sein des PTT, chacun s’accorde à reconnaître sa pugnacité revendicative et sa proximité permanente avec ses collègues.
Après avoir occupé diverses responsabilités jusqu’au plus haut niveau de sa fédération, il intègre le bureau confédéral de la CGT en 1982 au congrès de Lille. A cette occasion, il est remarqué pour son intervention condamnant le tournant de la rigueur annoncée par Pierre Mauroy, le premier ministre de François Mitterrand.
* En 1992, lorsqu’il est élu secrétaire général de la CGT dans une France marquée par le chômage de masse, la casse industrielle et l’effondrement d’un monde bipolaire, il s’attèle avec conviction et clairvoyance à travailler à l’indépendance de la CGT tout en impulsant son ouverture vers la diversité du monde du travail.
* Il est très présent dans le mouvement social de 1995 où il œuvre pour un « syndicalisme rassemblé » persuadé que l’unité syndicale est nécessaire pour redonner espoir et confiance aux salariés et à l’ensemble du monde du travail.
* Il milite également avec succès pour que la CGT trouve sa place dans le syndicalisme européen.
* Après avoir quitté ses mandats, Louis n’a jamais cessé d’être présent aux côtés des militants et dirigeants de la CGT avec l’humilité et la réserve qui le caractérisait. Louis aura profondément marqué la CGT durant les années où il y a occupé des responsabilités, faisant en sorte que notre organisation évolue face aux réalités du monde du travail tout en restant fidèle aux valeurs émancipatrices fondatrices de la CGT.