Comme vos élus Chapelle Darblay vous l’ont dit à plusieurs reprises
lors des assemblées générales,
vos élus sont ouvert à toutes les pistes…
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Ministère de l’Economie et des Finances
Monsieur Bruno LE MAIRE
139 rue de Bercy
75572 Paris Cedex 12
A Montreuil, le 9 octobre 2019
Lettre RAR : 1A 162 224 5743 0
Monsieur le Ministre,
Je ne doute pas que vous soyez informé de la situation de la Papeterie UPM Chapelle Darblay, située à Grand-Couronne en Seine-Maritime.
Ce groupe finlandais, estimant que la consommation de papier journal est inexorablement appelée à diminuer, a l’intention de fermer purement et simplement l’usine, au plus tard en juin prochain.
Bien sûr, afin de faire bonne figure, UPM affirme chercher un éventuel repreneur, tout en se gardant bien de décrire ses critères de recherche et les clauses restrictives qu’il imposerait à cet hypothétique acquéreur.
Vous n’êtes pas sans savoir non plus que ce groupe a fermé, il y a quelques années, une autre papeterie dans le département des Vosges.
Déjà à l’époque, il promettait devant le préfet de céder le site de Docelles à qui le voudrait, pour l’euro symbolique.
Dans le même temps, afin que personne ne puisse réutiliser le matériel abandonné, il avait ordonné la destruction du coeur de la machine en faisant saboter les cylindres de l’outil de production.
Vous comprendrez donc que nous mettions en doute les annonces du groupe UPM et la bonne foi de ses dirigeants. Si rien n’est fait, nous redoutons fortement la répétition de ce scénario pour l’usine de Chapelle Darblay, c’est-à-dire sa fermeture probable et le nouveau désastre social et économique qui s’ensuivrait, dans ce bassin d’emploi.
Pourtant, cette papeterie, non seulement est la seule à produire du papier journal 100 % recyclé, et assure presque 50 % des besoins en ce domaine de notre pays, mais elle fonctionne dans un cercle vertueux de cycle court et de recyclage permanent : elle utilise les vieux papiers des bassins économiques d’Île-de-France et de Seine-Maritime, transportés par péniche sur la Seine de Paris à Rouen, ce qui permet d’avoir un impact écologique moindre.
Le site de Grand-Couronne fabrique en outre sa propre énergie grâce à l’utilisation d’une chaudière biomasse.
Il s’agit bien du type de process de production que vous recommandez…
Pour toutes ces raisons, nous devons intervenir rapidement afin de protéger cet outil écologique et performant, au service des éditeurs de la presse quotidienne française.
Il est nécessaire que l’État, les collectivités locales et régionales, les recycleurs et les éditeurs de presse – nationale comme régionale – prennent leurs responsabilités afin de pérenniser Chapelle Darblay.
Pour cela, la création d’une société coopérative d’intérêt collectif nous apparaît l’outil le plus adapté. Cette structure permettrait de garantir l’approvisionnement en papier des imprimeries de presse à un tarif stable et non soumis aux fluctuations imposées par les multinationales.
Elle serait également garante d’une utilisation éco-citoyenne des vieux papiers des grands bassins économiques proches.
Elle constituerait enfin une première, démontrant notre volonté commune de porter haut et fort une vision d’avenir aussi bien sur la presse, fondement de notre démocratie, que sur l’industrie papetière dans ce qu’elle a de plus écologique.
C’est pourquoi nous sollicitons une rencontre avec vos services dans les meilleurs délais, afin de stopper le groupe UPM dans sa stratégie de la terre brûlée, qui ne laisserait derrière lui que la misère et le désarroi des populations.
Dans l’attente de votre réponse, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma haute considération.
Patrick BAURET Secrétaire Général FILPAC