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Chapelle Darblay, les salariés veulent garder espoir

Posté par cgtchapelledarblayupm le 16 juin 2020

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Fermeture de la papeterie Chapelle Darblay à Grand Couronne :

les salariés veulent garder espoir

 

Ce lundi 15 juin est un jour particulier pour la papeterie UPM Chapelle Darblay de Grand Couronne, près de Rouen. Le plan social, actant la fermeture du site et le licenciement des 228 salariés, sera présenté en début d’après midi lors d’un CSE central. Mais les « Pap Chap » veulent encore y croire.870x489_chapelle_darblay

En septembre dernier, les représentants syndicaux de Chapelle Darblay annonçaient aux salariés la mise en vente de l’usine. © Radio France - Anne Bertrand

Ce lundi 15 juin signera-t-il l’acte de décès pour la papeterie UPM Chapelle Darblay, au terme de plus de 90 ans d’existence? Le plan social, actant la fermeture du site et le licenciement des 228 salariés, est présenté à partir de 13h30 en CSE central. Cette usine, née en 1927 à Grand Couronne, dans la métropole rouennaise, doit fermer début juillet. Les lettres de licenciement suivront.

 

Et pourtant les papetiers de Chapelle Darblay tentent de garder espoir. Ils ne peuvent imaginer qu’aujourd’hui la seule usine en France à faire du papier journal 100% recyclé disparaisse. C’est pour eux contraire au « monde d’après résolument écologique » vanté encore le 5 juin dernier sur Twitter par Emmanuel Macron. 

Chapelle Darblay,  les salariés veulent garder espoir dans CGT UPM Chapelle Darblay wMF1muk-_normal

Emmanuel Macron Le monde d’après sera résolument écologique. Je m’y engage. Nous le bâtirons ensemble. Nous avons une opportunité historique de reconstruire notre économie et notre société sur de nouvelles bases, de nous réinventer, d’investir dans un avenir décarboné.

Et puis, en plus de 90 ans, Chapelle Darblay a connu des hauts et des bas et elle s’est toujours relevée. Quand elle voit le jour en 1927, la papeterie s’appelle Sonopa. C’est dans les années 30 l’une des plus importantes de France. En 1959, suite à son rachat, elle devient Darblay. Puis, en 1968, avec la fusion entre Chapelle et Darblay, elle adopte ce nom qui lui colle encore, en dépit des multiples repreneurs qui ont suivi. 

Au début des années 80, la papeterie lutte pour sa survie. Déjà à cette époque, la direction veut fermer le site de Grand Couronne. Les « Pap Chap », comme ils se surnomment, occupent l’usine pendant 3 mois. Ils continuent à faire tourner la machine et livrent directement le papier dans les imprimeries parisiennes, en allant jusqu’à détourner des barges sur la Seine! C’est une victoire pour les salariés : la direction renonce à la fermeture et fait moderniser l’usine. C’est ici, à Grand Couronne, qu’est inventé et mis en place le procédé de désencrage et de recyclage des journaux. A partir de 1999, le site fabrique du papier à 100% recyclé.

Des négociations étaient cours avec VPK Packaging avant la crise du Covid

Dans les années 2000, l’horizon s’obscurcit à nouveau. Depuis l’avènement d’Internet, la consommation de papier journal diminue chaque année de 7 à 8%. A partir de 2009, les plans sociaux se multiplient à Chapelle Darblay. En septembre dernier, UPM porte le coup de grâce à l’usine nonagénaire. Le finlandais, n°1 mondial du papier, ne la trouve plus assez rentable et annonce sa mise en vente. 

Chapelle Darblay n’a officiellement jamais trouvé preneur. Des négociations avancées ont eu lieu avec le groupe belge VPK Packaging, spécialisé dans l’emballage carton, mais la crise du COVID-19 a tout fait stopper. Il pourrait pourtant se montrer de nouveau intéressé dans les mois qui viennent, en fonction de l’évolution de la situation économique. 

Invité mercredi 10 juin sur France Bleu Normandie, le ministre de l’Economie et élu normand, Bruno Le Maire, a parlé de « reprise possible » et d’un « repreneur sérieux ». De leur côté, les salariés ont obtenu d’UPM la préservation du site pendant un an dans le cas où un industriel se manifesterait.

Les « Pap Chap » n’ont pas encore écrit le mot « fin » de leur histoire. 

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