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Comme un coup de couteau dans le dos ……

Posté par cgtchapelledarblayupm le 30 juin 2021

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Chapelle Darblay. Le groupe propriétaire du site près de Rouen choisit l’offre hydrogène

Le groupe UPM, qui possède la papeterie Chapelle Darblay, à Grand-Couronne (Seine-Maritime) a tranché : pour la suite, son choix se porte sur une unité de production d’hydrogène.

Le groupe propriétaire de la papeterie Chapelle Darblay, UPM, a tranché : c’est l’offre hydrogène qu’elle a choisi pour la suite. Les syndicats en ont été informés le 28 juin 2021. chapelle-darblay-martinez-bayou-grand-couronne-rouen-114

La décision est prise, du côté du groupe finlandais UPM, propriétaire de la papeterie Chapelle Darblay, à Grand-Couronne (Seine-Maritime). Plus d’un an après la fermeture de l’usine, la dernière en France qui fabriquait du papier 100 % recyclé, UPM a choisi l’offre qui transformera le site en une unité de production d’hydrogène. « C’est la seule offre ferme industrielle » formulée, selon Daniel Schwab, président du conseil de surveillance chez UPM France.

Les syndicats « très en colère »

Les différents syndicats de Chapelle Darblay, qui se battent pour que le futur de l’usine reste papetier, ont appris la nouvelle lundi 28 juin 2021. « Nous avons reçu une convocation à un CSE extraordinaire prévu vendredi [2 juillet], explique Arnaud Dauxerre, représentant du collège cadres de la papeterie. Nous avons demandé à recevoir tous les éléments à propos de cette réunion, c’est écrit noir sur blanc que l’offre hydrogène est celle sur laquelle UPM souhaite s’engager. »

Le responsable syndical se dit « très en colère » et estime que les efforts collectifs ont été bafoués. « Nous avons réalisé le tour de force de remettre autour de la table des acteurs qui avaient été écartés*, au profit d’une offre commune, mais on le leur laisse pas le temps de la communiquer. »

Pour Daniel Schwab, le délai touche à son terme. « Cela fait 12 mois que l’on est en recherche, 12 mois que l’on a maintenu le site après la clôture du plan social. Demandez à un patron d’attendre encore six, 12 mois pour une nouvelle offre… » Car deux acteurs « majeurs » – « un consortium papetier/acteur de l’environnement » – ont demandé, jeudi 24 juin 2021, un moratoire, selon Arnaud Dauxerre. « Leur proposition d’offre est sérieuse, ils ne sont pas là pour faire de la figuration », poursuit le syndicaliste. 

70 postes prévus dans le nouveau projet

Il remet en doute la pertinence du projet choisi.

On nous dit que ce projet hydrogène sera auto-financé, avec un montant de 450 millions d’euros… Cela rajoute du risque industriel sur la zone, et c’est un acteur [Samfy, porteur du projet] qui se positionne partout en France. On nous a très bien marketé cette offre « green deal », mais elle n’impliquera pas de fret maritime, ni fluvial, seulement routier ! Nous ne sommes pas opposés à l’hydrogène, mais là, c’est la démesure !

Arnaud DauxerreReprésentant du collège cadres de Chapelle Darblay.

Concernant les emplois, l’offre hydrogène en prévoit pour l’heure 70. Le groupe UPM, selon Daniel Schwab, a « demandé à ce que les investisseurs, quels qu’ils soient, proposent des postes à des personnes qui ont travaillé à Chapelle Darblay ». Pour rappel, 230 employés ont été licenciés. Le projet prévoit également de reprendre partiellement des « actifs » du site, à savoir des pièces de machine, moteurs et autres pompes. 

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« Nous avons la désagréable impression que nous avons été abusés pendant 20 mois. Mais nous restons déterminés et n’avons pas dit notre dernier mot », conclut Arnaud Dauxerre.

 

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la seule usine de papier journal 100% recyclé attend d’être fixée sur son sort

Posté par cgtchapelledarblayupm le 28 juin 2021

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Près de Rouen, la seule usine de papier journal 100% recyclé attend d’être fixée sur son sort

https://www.radioclassique.fr/magazine/articles/pres-de-rouen-la-seule-usine-de-papier-journal-100-recycle-attend-detre-fixee-sur-son-sort/ 

la seule usine de papier journal 100% recyclé attend d’être fixée sur son sort dans CGT UPM Chapelle Darblay journaux-article-tt-width-978-height-383-crop-1-bgcolor-ffffff

 
Par Baptiste Gaborit  Publié le 28/06/2021 

Nous ne sommes plus qu’à deux jours d’une échéance capitale pour la papeterie écolo de Chapelle Darblay près de Rouen, fermée depuis 1 an maintenant. Sans offre de reprise au 30 juin, le site aurait été démantelé. Des offres sont bien arrivées, mais l’avenir du site est encore flou…

30% des papiers à recycler des Français arrivent à la Chapelle Darblay

Un accord avait été conclu l’an dernier pour préserver l’outil industriel, maintenir le site en état et donc éviter son démantèlement jusqu’au 30 juin. L’usine avait été fermée en juin dernier par son propriétaire, le groupe finlandais UPM. Entre temps, 6 offres sont arrivées pour cette usine unique en France, puisque c’était le dernier site français de recyclage papier, le seul à faire du papier journal 100% recyclé. Depuis juin 2020 et la fermeture de l’usine, 3 employés -3 représentants syndicaux-, se battent pour sauver leur usine. Parmi eux, Cyril Briffault, délégué CGT, explique à quel point le site est crucial : « 30% des papiers à recycler des Français arrivent à la Chapelle Darblay ! Cela signifie que ces plus de 400 000 tonnes de papier à recycler partent pour le moment en Allemagne, ce qui représente plus de 2 millions de kilomètres supplémentaires en camion, c’est une vraie catastrophe ».

Parmi les 6 offres, l’une prévoyait de poursuivre dans l’activité du carton, mais le repreneur s’est finalement tourné vers une autre papeterie dans l’Eure. Plusieurs offres portent également sur une poursuite de la papeterie, une autre sur un projet de production d’hydrogène… Les représentants syndicaux poussent pour l’activité papetière. Arnaud Dauxerre, représentant des cadres de Chapelle Darblay, souligne que si le groupe a choisi de fermer le site, c’est pour « adapter son marché à la production, car le papier journal recyclé n’est plus un débouché pérenne ». UPM travaille ainsi à conforter ce débouché au travers de nouvelles applications: l’emballage léger, l’emballage souple, les caisses cartons et la filière de l’isolation.

 

Anne Hidalgo et Edouard Philippe ont signé un appel à sauver l’usine de la Chapelle Darblay

Selon les représentants syndicaux, une offre réunissant plusieurs industriels pour un projet de reprise de l’activité papetière est en train de se construire. Cette solution est privilégiée également par le maire de Rouen, président de la métropole, Nicolas Mayer-Rossignol, qui avait envoyé en mars dernier un courrier à Emmanuel Macron. Il s’agissait d’un appel à sauver l’usine, cosigné par 67 élus, maires de grandes villes, dont Edouard Philippe ou Anne Hidalgo« Cette entreprise est au cœur de ce qu’on veut pour ce siècle, c’est-à-dire l’économie circulaire », assure le maire de Rouen. La décision finale reviendra au propriétaire, le groupe UPM. 228 salariés avaient été licenciés l’an dernier.

 

 

Baptiste Gaborit

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PAP-CHAP TOUJOURS

Posté par cgtchapelledarblayupm le 26 juin 2021

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PAP-CHAP TOUJOURS

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Un an jour pour jour après le dernier évènement organisé à l’appel de la CGT Chapelle Darblay devant l’usine pour démontrer notre mobilisation contre le démantèlement de notre Chapelle, vous avez été nombreux à répondre présent à cette soirée organisée par votre association Chapelle Darblay Solidaire (CDS). 

Le parking réservé habituellement au personnel était de nouveau plein et il sentait bon des airs de prise de poste !

Vous étiez près de 130  à venir de nouveau témoigner votre attachement à Chapelle Darblay. 4

Dans chaque regard on pouvait lire de la mélancolie de revenir sur ce lieu quitté trop rapidement à cause de la crise sanitaire, mais on pouvait lire surtout cet attachement fort à cette usine où la plupart ont passé toute ou partie de leur vie professionnelle.

Malgré le temps qui aurait pu en décourager beaucoup, le bonheur d’être ensemble illuminait les visages ; le plaisir de partager des souvenirs de production, des anecdotes de la vie de papChap déclenchait des sourires et des rires.

Par la présence nombreuse des papChap et de leur famille, nous avons de nouveau fait la démonstration que cette belle usine, tournée vers l’avenir (de l’avis unanime tant elle répond aux attentes de la transition écologique et du recyclage), ne pouvait ni ne devait être rasée au profit de la promesse d’une filière hydrogène ou plus exactement au bénéfice de celui qui porte le projet caché d’une affaire immobilière masquée. 

Vos 3 derniers représentants du personnel et syndical, Cyril, Julien et Arnaud, ont profité de cette soirée pour vous rendre compte des travaux menés en faveur de la relance industrielle de la papeterie Chapelle Darblay. 

Les résultats de leur travail et de la grande CGT avec Philippe Martinez ont permis, et cela n’était pas acquis il y a encore quelques jours, de réussir le tour de force de mettre le groupe UPM et l’Etat français en situation de choix : 

  • S’engager, après le choix de VPK pour Alizay, sur la seule offre qu’ils disent engageante (malgré une absence de financement, pas de partenariat industriel défini, pas de business model…) à savoir l’offre Samfi/Paprec et la promesse d’hydrogène. Cette solution ne verrait le jour au mieux que dans 3 ou 4 ans ? (il a fallu 6 ans pour Port Jérôme)

La conséquence de Raser les machines à papier et les unités de recyclage

Ou

  • accepter de donner une chance à la filière de recyclage en France et permettre un moratoire de quelques mois supplémentaires à l’offre papetière portée par des acteurs de renommée mondiale ?

Car oui il s’agit bien de choisir entre un projet non financé (il faut trouver 450 millions €) et aux partenariats industriels non établis avec un projet papetier porté par des acteurs majeurs et mondiaux de l’industrie papetière et des solutions environnementales. 

La guerre n’est pas encore gagnée mais une bataille importante a été remportée avec l’entrée en jeu d’acteurs sérieux ; pour nous mettre en ordre pour l’assaut final, nous avons fait un sondage auprès des PapChap présents pour savoir s’ils seraient près à retrousser les manches pour relancer nos belles machines si l’offre papetière devait être retenue.

Même si nous avons rappelé à chacun de poursuivre leurs engagement tant la situation n’était plus entre nos mains, 80 PapChap, avec cette envie chevillée au corps,  ont répondu qu’ils pourraient revenir. 

Cette soirée a été comme une parenthèse et a permis à beaucoup de se revoir pour mieux se dire Au Revoir.   

Pap-Chap d’un jour, Pap-Chap toujours !

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Quand économie et écologie ne font toujours pas bon ménage, regrettez-vous

Posté par cgtchapelledarblayupm le 24 juin 2021

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Quand économie et écologie ne font toujours pas bon ménage, regrettez-vous

Chaque jour, nous recevons près d’une centaine de courriers de lecteurs (envoyés depuis notre site, par courriels ou par voie postale). Voici une sélection de missives qui nous ont tout particulièrement interpellés.

Touche pas à mes forêts : un lecteur est encore « estomaqué » d’apprendre que nos chênes partent en Chine en quantité illimitée depuis que le pays a décidé de préserver ses propres ressources. Touche pas à mon usine : d’ici cette fin du mois, le sort de l’usine de papier recyclé La Chapelle Darblay, en Normandie, sera scellé. Son actuel propriétaire préfère investir en Amérique du Sud, dans un papier fabriqué à partir d’une plante à pousse rapide…

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« Il y a quelques jours, sur une radio nationale, j’ai été estomaqué par un reportage sur le pillage de nos forêts de chênes par les Chinois (un arbre coupé sur trois en France part en Chine). Ceux-ci achètent à tour de bras toutes les grumes de chêne en y mettant jusqu’à 25 % du prix en plus. Le cynisme du gouvernement chinois va au-delà de l’entendement :

ce gouvernement ayant interdit la coupe de chênes sur son propre territoire et cela pendant 100 ans ! (Les forêts y ayant été surexploitées, le gouvernement chinois a décidé de les protéger pendant 99 ans et de subventionner les entreprises pour qu’elles aillent chercher du bois ailleurs) Afin de préserver leurs ressources, ils s’octroient donc le droit de piller les autres pays pour avoir la main mise totale sur la planète dans le futur. » G. B. – Halluin

Pourquoi trier ?

« Vendredi soir dernier, le dernier reportage du journal d’Arte nous relate la fin de l’usine papetière La Chapelle Darblay, située près de Rouen, qui produit du papier journal recyclé à 100 %. On y apprend que cette usine, propriété d’une société finlandaise, est à l’arrêt depuis un an mais elle est en parfait état de marche et peut redémarrer très vite.

Cette année devait servir à trouver un repreneur. Le délai se termine fin juin et s’il n’y a pas de reprise, l’usine sera démantelée. Le groupe finlandais préfère investir dans une nouvelle usine en Amérique du Sud, pour fabriquer son papier à partir d’une plante grasse à pousse rapide d’où des craintes de voir des territoires saccagés pour la plantation, un peu comme la déforestation consécutive à la production d’huile de palme dans d’autres pays.

Et ce nouveau papier n’a pas fini non plus de circuler sur les mers. Or, par ailleurs, cette usine traitait 350000 tonnes de notre tri sélectif « papier-carton » (sur les 5 millions de tonnes de papier triées et recyclées en France mais cette usine fabriquait 30 % de la production française de papier blanc recyclé). Ce tonnage est toujours recyclé, en partie en France mais aussi… en Allemagne. J’ai du mal à imaginer le nombre de camions ou de péniches que cela représente.

J’ai du mal à imaginer la pollution générée par ce trafic. Sans doute va-t-on nous dire qu’en France la compétitivité n’est pas au rendez-vous mais maîtriser la chaîne du début à la fin est un beau challenge si ce n’est économique du moins écologique. Je suis sûr qu’il y a quelque chose à faire. L’État subventionne bien d’autres projets de moindre importance. Une autre question me taraude : cela vaudra-t-il toujours le coup de continuer à trier… ou non, pour polluer moins ? » 

Sophie Leroy | Publié le24/06/2021

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10 jours pour sauver l’unique usine française de papier journal 100% recyclé

Posté par cgtchapelledarblayupm le 22 juin 2021

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Chapelle Darblay: 10 jours pour sauver l’unique usine française

de papier journal 100% recyclé.

Un an après la fermeture de l’usine de papier journal recyclé Chapelle Darblay à Rouen, syndicalistes et écologistes se battent pour tenter de sauver un modèle « d’écologie industrielle ». Les éventuels repreneurs ont jusqu’au 30 juin pour déposer leur offre.  

Chapelle Darblay

Le collectif Plus jamais ça, réunissant notamment la CGT et Greenpeace manifeste en contrebas du ministère de l’Zconomie contre la fermeture de l’usine de papier journal recyclé Chapelle Darblay, le 28 avril 2021.

Vous êtes-vous déjà demandé où finissait votre poubelle jaune (ou bleue)? Si vous habitez dans un gros quart Nord-Ouest de la France, y compris en Ile-de-France, il y a de grandes chances pour que vos vieux journaux et prospectus finissent à l’usine de papier journal 100% recyclé Chapelle Darblay, dans la métropole de Rouen. Du moins c’était le cas jusqu’en juin 2020, avant la fermeture du site par son propriétaire finlandais UPM. Depuis, syndicalistes, élus locaux et ONG écologistes se battent pour tenter de sauver l’activité papetière de l’usine, modèle « d’écologie industrielle ». Les potentiels repreneurs ont jusqu’au 30 juin pour déposer leur offre.

Depuis 1999, l’usine normande était la seule en France à produire du papier journal 100% recyclé, à partir de papiers collectés auprès de 350 collectivités, représentant environ 24 millions de personnes. Mais le marché du papier journal décline. Selon Copacel, l’organisation professionnelle de l’industrie papetière française, il décroît de 5% par an. Et la tendance est européenne. Alors que Chapelle Darblay commençait à réduire ses capacités dès 2019, d’autres sites fermaient en Espagne, en Angleterre ou en Suède. De quoi provoqué une petite crise des débouchés, résorbée depuis par la pandémie et la chute brutale de la demande de papier graphique en 2020

 

Si La Chapelle Darblay était rentable (16 millions d’euros de bénéfices nets au deuxième semestre 2019 selon la CGT), elle l’était donc moins que les autres activités d’UPM, qui a finalement choisi en septembre 2019 de la vendre pour des questions de compétitivité. En juillet 2020, les quelque 230 salariés de l’usine ont donc été licenciés. Seuls le trio de représentants du personnel, Cyril Briffault et Julien Sénécal, délégués CGT, et Arnaud Dauxerre, représentant des cadres, est encore présent pour maintenir le site en état. Il a obtenu un report de leur licenciement, et un an de délai avant le démantèlement pour trouver un repreneur.

Industrie écologique

Depuis l’annonce d’UPM, c’est donc le branle-bas de combat pour ce trio qui se bat à coup de réunions, d’études de faisabilité, de visites de site, et d’interpellation d’élus pour tenter de sauver leur usine. Au point d’attirer l’attention du collectif Plus jamais ça qui réunit la CGT mais aussi des ONG écologistes comme les Amis de la Terre et Greenpeace. « Les salariés nous ont sollicités pour donner une résonance nationale à leur combat qui allie lutte sociale et environnementale. Leur projet est cohérent, pour les salariés et une industrie qui rime avec écologie », indique François Chartier, chargé de campagne à Greenpeace. 

Un affaire remontée jusqu’au plus haut niveau de l’Etat, comme le montre la réponse d’Emmanuel Macron à un courrier collectif porté par le maire de Rouen et président de la métropole, Nicolas Mayer-Rossignol: « Je tiens à vous assurer de toute l’attention que j’ai portée à vos préoccupations concernant l’avenir du site industriel de Chapelle Darblay. (…) A cet égard, vous pouvez compter sur ma détermination, et celle du gouvernement, afin d’accélérer la transition écologique au plus près des territoires, en lien avec les élus locaux, et du quotidien des Français », mais les résultats de cette « détermination » se font attendre. Le sursis de Chapelle Darblay arrive à échéance dans dix jours. Le 30 juin, UPM décidera s’il choisit ou non un repreneur, et lequel, au risque de voir définitivement disparaître l’activité papetière du site, avec son savoir-faire et ses machines.

Hydrogène ou papier recyclé?

A l’heure actuelle, une seule offre a formellement été déposée, celle du groupe Samfy pour y produire de l’hydrogène décarboné. Si cette solution semble avoir les faveurs du conseil régional (voire de Bercy), beaucoup doutent pourtant de la viabilité du projet. D’abord parce qu’il ne serait opérationnel que dans 3-4 ans, et ne nécessiterait l’embauche que de quelques dizaines de salariés, contre environ 150 pour une reprise papetière. Ensuite car cela signifierait la disparition définitive du savoir-faire et de la production de journal 100% recyclé en France, avec le démantèlement de l’outil de production. Samfy s’est également positionné sur deux autres sites à proximité, toujours pour de l’hydrogène. Comment le groupe pourra-t-il produire sur trois sites et trouver des débouchés dans un marché encore loin d’être mature? Enfin, certains craignent qu’il ne s’agisse en réalité que d’une opération immobilière déguisée: le rachat à bas prix du terrain, bien placé à proximité de la Seine et du chemin de fer, pour revendre à prix d’or le foncier par lots à des opérateurs logistiques. 

Mais « il y a beaucoup d’argent à prendre dans l’hydrogène avec le plan de relance », se murmure-t-il dans les instances économiques normandes alors que le papier souffre d’une image d’industrie du passé.

LIRE AUSSIL’hydrogène vert galvanise la transition énergétique

Pourtant, Cyril Briffault Julien Sénécal et Arnaud Dauxerre, n’ont pas perdu tout espoir de sauver la papeterie. Trois industriels du secteur seraient encore en discussion, pour monter une offre d’assemblage, et continuer à produire du papier journal recyclé, mais aussi pour élargir l’activité en produisant des sacs, ou encore de la ouate de cellulose pour de l’isolation. Sans cela, la disparition de l’activité de Chapelle Darblay risque de provoquer l’envoi de milliers de tonnes de papier à l’étranger. 

Recyclage en Allemagne

Selon Copacel, 5 millions de tonnes de papier sont triées et mises à recycler chaque année en France. L’activité de Chapelle Darblay représentait 5% de ce total, mais 30% de la production française de papier blanc recyclé (différent du papier brun, qui ne nécessite pas de désencrage du papier). C’est donc un pan entier de ce marché qui disparaît avec l’usine, et environ 350.000 tonnes de papiers qui ne seront plus recyclées en Normandie en cas de fermeture définitive. Depuis l’arrêt du site, ce papier est en partie absorbé par les usines françaises, notamment à Golbey, (qui vient d’annoncer l’adaptation de ses lignes de production pour produire elle aussi du papier journal 100% recylé et des emballages), mais aussi à l’étranger. 

LIRE AUSSILe recyclage est-il le meilleur moteur de la relance écologique dans le monde d’après?

Les trois résistants de Chapelle Darblay ont fait le calcul: ce sont 2,5 millions de kilomètres en camion supplémentaires par an qui sont ainsi parcourus pour aller écouler le papier des collectivités normandes en Allemagne. « Et nous n’avons fait le calcul que pour la Normandie, pointe Arnaud Dauxerre. L’arrêt de l’usine fait faire 800 km aller/retour de plus aux camions. On aggrave la pression sur l’environnement pour des raisons de compétitivité, ce n’est pas entendable », souffle le représentant. « Il est encore trop tôt pour voir la part de papier exportée supplémentaire du fait de la fermeture de Chapelle Darblay », nuance toutefois Sophie Génier, directrice des services de recyclage à Citeo, qui insiste sur le maintien du geste de tri: « Il y a toujours un gain écologique au recyclage, en terme d’économie des ressources, malgré le transport supplémentaire de l’export »

Quoi qu’il en soit, l’écosystème du recyclage du papier est amené à s’européaniser de plus en plus. « A l’échelle européenne, la demande pour les papiers et cartons à recycler est forte, portée notamment par les emballages à destination du commerce en ligne, analyse Paul-Antoine Lacour, délégué général de Copacel. En cas de fermeture définitive, les papiers à recycler collectés trouveront toujours acheteurs, mais cette fermeture marque une étape de plus dans la désindustrialisation de la France. Le recyclage du papier journal et magazine va se concentrer dans quelques usines en Europe, qui auront un rayon de commercialisation plus large », anticipe le spécialiste… quitte à faire exploser le bilan carbone.  

 

Pour le président du Ceser (conseil économique, social et environnemental régional), Jean-Luc Léger, la situation est donc claire: « Chapelle Darblay doit rester un site de production à partir de déchets de papier. » Si la reprise de la papeterie voisine Alizay par le papetier belge VPK -qui s’était un temps positionné sur Chapelle Darblay avant de se rétracter- prévoit d’intégrer une part de recyclage de papier, elle ne suffira pas à compenser la perte de Chapelle Darblay. « Cette usine était une exception dans la réflexion d’ensemble de son projet, avec une chaudière biomasse, un circuit des eaux fermé, du transport fluvial, et même le recyclage des boues d’encre, considère Jean-Luc Léger. La Chapelle Darblay est un symbole. La France a déjà abandonné des pans de son industrie comme la sidérurgie et s’en mord aujourd’hui les doigts. J’aimerais que Bruno Le Maire relise le plan de relance qui prévoit des crédits pour l’économie circulaire. La lettre de Macron ne suffit pas, il faut que l’Etat mette de véritables moyens pour préserver cette industrie”, plaide le président du Ceser. Verdict le 30 juin.

Par Agathe Beaujon le 21.06.2021 à 07h30          

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Chapelle-Darblay : le gouvernement trahit les salarié·es

Posté par cgtchapelledarblayupm le 20 juin 2021

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Chapelle-Darblay : le gouvernement trahit les salarié·es

Le groupe belge VPK, candidat sérieusement envisagé à la reprise de la papeterie Chapelle-Darblay, a annoncé le rachat d’un site voisin. Malgré les promesses, notamment de la ministre déléguée à l’Industrie, le maintien des activités du site ne semble plus être à l’ordre du jour, le gouvernement ne voyant plus d’inconvénient à ce que Chapelle-Darblay soit reconvertie pour la production d’hydrogène.

Près de Rouen (76), la papeterie Chapelle-Darblay a vu s’envoler un espoir sérieux de maintenir ses activités : VPK s’est finalement tourné vers une papeterie voisine, à Alizay (27). Désormais, Chapelle-Darblay risque de voir son site dédié à la production d’hydrogène, malgré les promesses successives du gouvernement.

Qui ne dit mot consent

Si le choix de convertir le site pour la production d’hydrogène se confirmait, ce serait une catastrophe pour l’industrie française, pour tous les salarié·es qui en dépendaient, mais aussi pour la transition écologique. Pour les organisations du collectif Plus jamais ça, “que le groupe VPK retire sa proposition de rachat de Chapelle-Darblay est un désaveu pour Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’Industrie, qui a pourtant les moyens de sauvegarder Chapelle-Darblay. Nous refusons fermement que le site soit démantelé pour servir les intérêts économiques du propriétaire UPM et condamnons l’arrêt des activités de recyclage, qui induira l’augmentation des importations et de l’empreinte carbone de la France. Le savoir-faire des salarié·es est précieux et ne peut être balayé au profit des d’une course effrénée à la compétitivité ; la Ministre doit se saisir sérieusement du dossier.” En effet, le recyclage des déchets papiers d’un tiers des Français·es dépend directement des activités de Chapelle-Darblay. Depuis l’arrêt des machines, 480 000 tonnes de papier ont été envoyées à l’étranger, incinérées ou enfouies, et des tonnes d’équivalent CO2 ont été inutilement produites.

Deux semaines pour agir

Il reste désormais deux semaines au gouvernement pour agir et sauver Chapelle-Darblay dans son intégralité. Pour ne pas laisser tomber les salarié·es et soutenir l’industrie exemplaire qu’était Chapelle-Darblay, le gouvernement a les pleins pouvoirs pour sauvegarder le site, son foncier et son fonds de commerce. Ainsi, l’État assumerait véritablement son rôle régulateur et protecteur, et pourrait faire montre de sa cohérence entre les discours et les actes. Il en va de la prise de conscience des enjeux écologiques et sociaux, et de l’urgence à agir.
Greenpeace France, CGT, Confédération paysanne, FSU, Attac, Les Amis de la Terre, Oxfam France et l’Union syndicale Solidaires, membres du collectif Plus jamais ça.

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Climat

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Être responsables de notre avenir

Posté par cgtchapelledarblayupm le 18 juin 2021

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Être responsables de notre avenir 

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Sommes-nous responsables de notre avenir ? 

La réponse à cette question posée au bac philo cette année peut nous sembler évidente. Agir pour infléchir le cours des événements et construire un autre avenir, n’est-ce pas le cœur de notre engagement syndical ?

La question mérite pourtant qu’on s’y arrête. tousensemble

En période de crise, et notamment celle de la covid, l’incertitude du lendemain envahie nos pensées, influence nos comportements. 

Pour se rassurer, certains regardent le passé avec nostalgie, d’autres s’accrochent à la promesse inéluctable d’un futur meilleur. Et puis il y a ceux qui s’enferment dans la crainte, se sentant impuissants… 

Construire l’avenir n’est pas une question de choix individuel ? 

Au delà de l’impact de la situation sur l’évolution de l’état d’esprit de chacun, la question essentielle n’est-elle pas de savoir si nous sommes individuellement responsables de notre avenir quand les choix nous échappent, quand nous les subissons ? 

Façonner le monde de demain, pour qu’il réponde aux besoins et aux souhaits du plus grand nombre, relève d’une conscience et d’une entreprise collective. 

En revendiquant être cet espace de responsabilité collective, notre syndicalisme joue son rôle pour agir sur l’avenir de chacun et de tous. 

N’est-ce pas l’enjeu auquel il doit repondre ?

Être au service des salariés, retraités et privés d’emploi, pour faire avec eux et finalement leur

donner les moyens d’être responsables de leur avenir.

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Les industriels papetiers intéressés par le site travaillent désormais ensemble pour présenter une offre commune.

Posté par cgtchapelledarblayupm le 18 juin 2021

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Et si l’avenir de la papeterie UPM Chapelle Darblay se trouvait dans un projet hybride ?

Les industriels papetiers intéressés par le site travaillent désormais ensemble pour présenter une offre commune. dans CGT UPM Chapelle Darblay

Les industriels papetiers intéressés par le site travaillent désormais ensemble pour présenter une offre commune.

Après plus de vingt mois de travail, les trois représentants des salariés de l’usine UPM Chapelle Darblay n’allaient pas baisser les bras avec l’abandon du groupe belge VPK dans la reprise de la papeterie. Arnaud Dauxerre, représentant sans étiquette du collège cadres du comité social et économique (CSE), Cyril Biffault, délégué syndical CGT, et Julien Sénécal, secrétaire du CSE, ont plutôt organisé une réunion avec les autres porteurs de projets papetiers pour l’usine située près de Rouen en Seine-Maritime.

Vendredi dernier, quatre industriels se sont assis autour d’une table avec les services de l’État, de la région et de la métropole, afin de construire et proposer une offre de reprise unique. « L’objectif est de combler les lacunes et renforcer les atouts en conjuguant les initiatives » explique Arnaud Dauxerre.

« Cette réunion est ni plus ni moins ce que nous demandons à l’État depuis des mois, souligne le délégué syndical Cyril Biffault. Il n’a jamais voulu en entendre parler. Mais s’il faut associer différents projets pour construire un vrai avenir pour l’usine, c’est le moment de le faire ».

Ces projets individuels concernent la production de sacherie, de pâte marchande recyclée pour l’emballage, de produits cellulosiques pour l’isolation biosourcée et de papier journal.
« Le papier pour l’isolation des bâtiments a les mêmes caractéristiques que le papier journal. Or la production de papier journal se raréfie et la hausse des prix mécontente bon nombre de groupes de presse. Un acteur local serait très bien accueilli » donne en exemple le représentant des cadres.

Lors de cette première réunion, une méthode de travail et un planning ont été mis en place. « Nous avons juste donné l’impulsion. » 

Deux projets supplémentaires sont encore d’actualité, mais font table rase du processus papetier : un projet d’hydrogène avec une offre commune avec l’entreprise de collecte et recyclage de déchets industriels et ménagers Paprec et un projet immobilier.

« Bercy n’en a retenu que deux : VPK et hydrogène car l’État va au plus facile et faire émerger un projet mutualisé demande de l’intelligence collective » regrette le délégué syndical.

Et l’annonce du retrait de VPK a eu un effet inattendu : son fort investissement sur un site papetier français semble avoir mis en lumière les atouts de la filière : de nouvelles visites d’usine ont été organisées avec des industriels jusqu’ici restés silencieux.

Désormais, les choses devraient rapidement évoluer : UPM a annoncé qu’il donnerait sa réponse sur la reprise du site d’ici le 30 juin, date à laquelle le maintien de l’outil industriel arrivera à son terme, et avec, le déclin irréversible de l’usine à papier créée il y a près d’un siècle.

f3c3074605ddcf62bff44e557acb7818 dans CGT UPM Chapelle DarblayFaustine LoisonPublié le 11-06-2021

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Suite à la visite des élèves du collège de bourg achard

Posté par cgtchapelledarblayupm le 17 juin 2021

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 Suite à la visite des élèves du collège de bourg achard avec leurs professeurs et Jef Gabala……. 

Suite à l’hommage que nous avons rendu aux ouvriers de Chapelle d’Darblay le 25 mai dernier (concert de clôture de la Fabrique de la Paix) , nous avons été invités par M. Gabala (adjoint à la Culture à Bourg-Achard et 40 ans de Chapelle d’Darblay) à visiter l’usine cet après -midi !

Visite « rien que pour nous » faite par des employés passionnés et pédagogues ! Un outil de travail impressionnant qui ne demande qu’à redémarrer !

Les élèves ont été top ! Ils ont bombardé de questions les adultes sur place ! Quelle joie !

Les élèves ont compris à leur façon l’aberration capitaliste du  »rentabilité pour les actionnaires » qui conduit nos papiers à aller, en camion, jusqu’en Allemagne pour être recyclés…alors qu’une usine qui recycle 100% du papier d’un 1/3 des foyers français se trouve à 20 km de chez eux.

Jusqu’à ce jour, c’est la lutte , les mouvements de grève , les propositions des ouvriers, la solidarité du personnel qui a permis à l’usine de ne pas être démantelée… Belle leçon !

Radio France Bleu s’est invitée lors de cette visite et l’émission sera diffusée demain lors du journal de 12H !

voir le replay du jeudi 17 juin à 12h00, à partir de la 3ème minute

https://www.francebleu.fr/emissions/journal-de-12h/haute-normandie

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et en images avec le diaporama ci dessous 

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Article Médiapart fait à Chapelle Darblay …

Posté par cgtchapelledarblayupm le 15 juin 2021

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© JM / Mediapart PAR JEAN MAZÉ

L’alliance rouge et verte née à l’usine Chapelle-Darblay se heurte aux logiques partisanes

 

Fin juin, la papeterie normande risque d’être démantelée pour cause de délocalisation. Une coalition d’organisations syndicales et écologistes s’est formée pour soutenir ses 230 salariés. Mais à l’heure des élections, ce front social n’a pas suffi à inspirer sa réplique au niveau politique.1

 

Grand-Couronne (Seine-Maritime).– En arrivant dans l’immense salle de la machine 6, Julien Sénécal a un pincement au cœur. « Pour nous, c’est très étrange d’être ici, dans ce silence et ce froid. En temps normal, on est en tee-shirt, et le bruit est assourdissant »,explique le jeune secrétaire CGT du comité social et économique (CSE) de ChapelleDarblay, usine papetière emblématique de GrandCouronne, au sud de Rouen.

 

« D’habitude, il y a 90 décibels, on a des bouchons médicaux et on parle avec des gestes ! », abonde avec nostalgie Cyril Briffault, délégué syndical CGT de l’usine. Arnaud Dauxerre, représentant sans étiquette du collège des cadres au CSE et troisième membre de cette bande d’inséparables, ajoute : « Je vous avais bien dit que cette usine était un monstre endormi. »

C’est vrai : l’outil industriel, qui s’étend sur 33 hectares, a des allures de Léviathan tranquille. Jusqu’en juin 2020, ses cylindres massifs alimentés par une chaudière biomasse tournaient à 90 km/h en continu. Des stocks de vieux papiers issus des poubelles jaunes – en Normandie, Picardie, dans le Grand Ouest et en Île-de-France – entraient d’un côté.

Ils passaient à l’égouttage, au pressage et au séchage à 95 degrés. Et ressortaient sous forme de bobines de l’autre côté, direction les imprimeries.

Avec un peu de chance, vous avez tenu du papier Chapelle-Darblay entre vos mains. Tous les quotidiens nationaux ont eu recours, à un moment ou un autre, à cet exemple rare d’économie circulaire. L’usine quasi centenaire, fondée en 1928 avec les dommages de guerre, était la seule en France à faire du papier 100 % recyclé. Désormais, dans ses hangars frigorifiques, seul un souffle d’air comprimé signale que la machine est seulement assoupie, prête à redémarrer.

Le groupe finlandais UPM, propriétaire du site, a décidé de le fermer il y a bientôt un an, prétextant une crise du papier journal, alors que l’usine était bénéficiaire, et préférant ouvrir une usine de papier bois nettement moins écologique en Uruguay.

UPM a licencié les 230 salariés de l’usine et accordé un moratoire d’un an aux trois représentants du personnel – Arnaud Dauxerre, Cyril Briffault et Julien Sénécal. À défaut de repreneur, l’usine sera démontée et ferraillée le 30 juin, au lendemain des régionales.

Des deux échéances, le trio se concentre évidemment sur la première. « Le Bon, la Brute et le Truand », ainsi qu’on les appelle ici en référence à leur style de négociation, se battent pour échafauder un projet de reprise. Plusieurs candidats papetiers sont en lice. Ils n’ignorent pas cependant l’imminence du scrutin régional. Comment le pourraient-ils ? Autour d’eux, les candidats de gauche défilent depuis le début de la campagne.

Le 6 juin, devant le bâtiment du comité d’entreprise, où les trois hommes tiennent une conférence de presse sommaire après un énième coup de massue – le désistement d’un potentiel repreneur, le belge VPK –, l’éventail complet des gauches est là : la maire PS de Grand-Couronne, Julie Lesage, le député communiste de Seine-Maritime, Hubert Wulfranc, et la co-secrétaire régionale d’Europe ÉcologieLes Verts (EELV), Véronique Bérégovoy. Mais les regards qu’ils échangent en disent long.

Alors que leurs partis respectifs prônaient l’union dès le premier tour, dans ces terres où le centriste Hervé Morin règne en baron local et où le Rassemblement national (RN) est en embuscade avec le député européen Nicolas Bay, ils partent finalement séparés.

La maire socialiste de Canteleu, Mélanie Boulanger, mène la liste PS-EELV, et le député communiste de Seine-Maritime, Sébastien Jumel, la liste PCFLFI. L’alchimie des Hauts-de-France, où l’union s’est faite autour de Karima Delli, ne s’est pas reproduite. Chapelle-Darblay aurait pourtant pu être un catalyseur parfait.

2L’« écologie populaire » enfin réalisée . Située en plein cœur de la vallée de la Seine, qui a longtemps hébergé des géants de l’industrie lourde, cette usine en avance sur son temps – elle recycle depuis 1986 – a déjà fait naître une alliance improbable. Le 16 octobre 2020, une réunion inédite entre huit organisations syndicales et écologistes (la CGT, Attac, Oxfam, la Confédération paysanne, les Amis de la Terre, la FSU, Solidaires et Greenpeace) perturbe le sommeil de la machine 6.

Le tout nouveau collectif Plus jamais ça vient de trouver une lutte à sa taille. « Jean-François Julliard, le directeur général de Greenpeace, m’a dit que c’était le premier déplacement de son organisation pour une industrie », se souvient Cyril Briffault.

Les arguments à l’appui de cette convergence ne manquent pas. Ce qui se pratique quotidiennement à Chapelle-Darblay, véritable citadelle cégétiste (50 % des ouvriers y étaient syndiqués avant le plan social), c’est l’« écologie populaire » enfin réalisée. Sans cette usine, une partie du papier trié en France est 

condamnée à être transportée en Allemagne en camion.

Preuve que les « rouges » et les « verts » ont intérêt à dépasser leurs vieux antagonismes. « Le gros souci en France, c’est qu’il y a beaucoup de produits qui sont entièrement recyclables, mais il n’y a pas l’industrie pour les recycler. C’est pour ça aussi qu’on se bat », observe Cyril Briffault.

Sur la porte du local syndical de l’usine, l’ouvrier au physique de rugbyman a collé une affiche de Nouvelle Vie ouvrière, le magazine de la CGT, avec cette phrase de Philippe Martinez qu’il répète comme un mantra : « Cultiver ce qui nous rassemble ». Au niveau politique, ce mot d’ordre est encore onirique.

Le 7 juin au matin, entre deux « checks » du poing sur le marché de la place Saint-Marc, à Rouen, le député communiste Sébastien Jumel le dit pourtant : « Chapelle-Darblay, c’est la démonstration qu’on peut se préoccuper de l’industrie et être au service d’une économie circulaire, exemplaire au plan environnemental. » Mais ce constat partagé n’a pas eu raison des rapports de force partisans.

Présenté comme le favori à gauche, l’ancien maire de Dieppe (de 2008 à 2017), fils de métallo ayant grandi dans la cité ouvrière de Gonfreville-l’Orcher, en banlieue du Havre, a cru pouvoir fédérer autour de lui. Mais les appareils socialistes et écologistes locaux lui ont tourné le dos.

« Cette union, je l’ai souhaitée, j’y ai travaillé. Notre feuille de route quand on est de gauche, c’est de travailler à une alternative entre l’extrême droite et l’extrême argent, plaide-t-il. Mais le PS et les écolos se sont dit que si j’arrivais à cimenter le rassemblement, je deviendrais le leader incontournable de la gauche en Normandie. Ils ont finalement fait le choix d’une campagne au centre. »

Le souvenir des réunions jusqu’au bout de la nuit pour mettre sur pied une alliance des gauches suscite des réactions épidermiques chez Véronique Bérégovoy. Alors qu’elle s’apprête à ratisser le département, des tracts fraîchement imprimés plein son coffre de voiture, la co-secrétaire régionale d’EELV, candidate sur la liste de Mélanie Boulanger, fait une pause à Rouen pour nous raconter cette occasion manquée.

« Dès la première réunion, on a proposé une alliance sans préalable sur la tête de liste, mais on a dit que si les communistes présentaient Jumel, ça poserait problème. Il n’est pas représentatif de porteurs d’un projet écologiste. Il est encore représentatif des communistes très productivistes »,estime-t-elle.

De part et d’autre, les stigmates anti-« écolos-bobos » et anti-« cocos-productivistes » sont persistants. Fataliste, Véronique Bérégovoy lâche : « Ça fout les boules de ne pas avoir réussi, parce qu’on se dit que si ça se trouve, Morin va repasser. »1

À l’approche de la présidentielle de 2022, l’ancien secrétaire de la CGT de Chapelle-Darblay, Gérard Sénécal, 65 ans, s’inquiète de voir ses ex-collègues basculer dans le puits sans fond d’une rage impuissante : « J’essaye de ne pas trop y penser, mais il y a beaucoup trop de gens qui sont écœurés par ce qu’on vit, et qui baissent les bras pour aller au RN. Il n’y a plus d’identité de gauche ou de droite, ni d’opposition sociale claire. Cette politique politicienne nous tue, et le rouleau compresseur du RN est là. Ça me fout les jetons. »

Chapelle-Darblay préfigure peut-être une société où l’antagonisme entre rouges et verts n’existera plus, mais elle n’est pas imperméable au climat ambiant.

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