Le projet de réindustrialisation de la papeterie Chapelle-Darblay
Posté par cgtchapelledarblayupm le 23 décembre 2024
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Le projet de réindustrialisation de la papeterie Chapelle-Darblay,
près de Rouen, en sursis pour cinq mois
Alors que le repreneur, Fibre Excellence, menaçait de jeter l’éponge vendredi, en l’absence d’un engagement financier de l’Etat, le ministère de l’industrie a annoncé avoir obtenu un report de l’échéance de cinq mois.
Les défenseurs de la relance de la papeterie Chapelle-Darblay, à Grand-Couronne (Seine-Maritime), ont bien cru que la dernière heure de ce projet emblématique de réindustrialisation en économie circulaire avait sonné, vendredi 20 décembre. Après de multiples alertes, articles de presse, courriers au premier ministre et une semaine de négociations tendues, cinq mois de plus ont été obtenus in extremis pour boucler le financement. Qui nécessite, selon ses soutiens, un prêt garanti par l’Etat.
Voilà quatre ans déjà que la CGT et les élus locaux de tous bords sont mobilisés pour la survie de l’usine nonagénaire de production de papier journal et sa conversion à la production de papier d’emballage à base de papier carton recyclé, en plus de la refonte de sa chaudière biomasse. Et c’est avec leur soutien, mais aussi avec celui du gouvernement de Jean Castex, qu’en mai 2022 le géant des déchets Veolia et le canadien Fibre Excellence, leader de la production de pâte à papier marchande en France, ont repris le site – d’abord préempté par la Métropole Rouen-Normandie.
Mais depuis, alors que le projet a obtenu toutes les autorisations administratives, le plan de financement n’est pas bouclé. « Il ne manque plus qu’un apport de l’Etat permettant d’atteindre un niveau de fonds propres suffisant pour lever la dette privée », indiquaient, mardi 17 décembre, dans un courrier commun à François Bayrou la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, le maire de Rouen et président de la Métropole Rouen-Normandie, Nicolas Mayer-Rossignol (Parti socialiste), et la maire de Grand-Couronne, Julie Lesage (PS). « L’Etat s’était beaucoup engagé par la voix de Jean Castex, mais depuis… C’est pourtant une histoire unique en France, et au vu de l’envergure du projet, un soutien public n’est pas déraisonnable », a précisé au Monde M. Mayer-Rossignol.
En plus des 24 millions d’euros déjà investis par les repreneurs pour le rachat du site et son maintien en état, il faut 70 millions d’euros de capital afin de pouvoir emprunter. Fibre Excellence mettrait 27 millions d’euros sur la table. Selon les options actuelles, l’Etat devrait s’engager sur un prêt de 27 millions ou 43 millions d’euros. Cependant, il n’a jusqu’ici formulé aucun engagement.
« La situation reste bloquée »
Il y a un an, Veolia, qui avait acquis le site auprès de la métropole, a laissé le leadership à Fibre Excellence. Le bail de location du site négocié par les deux entreprises arrivant à échéance ce vendredi 20 décembre, le PDG de l’entreprise canadienne avait donné cette date butoir à l’Etat pour qu’il s’engage.
C’était évidemment compter sans le contexte politique et la vacance de gouvernement. Mobilisé malgré tout, le cabinet du ministre délégué à l’industrie démissionnaire a indiqué, vendredi après-midi au Monde, qu’il avait obtenu le report de cinq mois de cette date. « Dès que le contexte politique le permettra, l’Etat fera ses meilleurs efforts pour aider à réunir le financement afin que le projet industriel se concrétise », précise la même source.
« C’est une chance que l’industriel ait accordé ce délai. Mais cela ne vaut toujours pas engagement de l’Etat. La situation reste bloquée, réagit Franck Perrin, membre de l’exécutif de la CGT. Nous allons continuer à mettre la pression pour que l’Etat prenne ses responsabilités. Je rappelle qu’on ne demande qu’un prêt garanti, pour permettre le démarrage d’un projet vertueux. »
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