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l’article de Médiapart ; Un film pour dire que la victoire syndicale est possible

Posté par cgtchapelledarblayupm le 2 janvier 2024

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Un film pour dire que la victoire syndicale est possible

« L’Usine, le Bon, la Brute et le Truand »

sort au cinéma mercredi 3 janvier. La réalisatrice Marianne Lère-Laffitte y suit un

détonnant trio d’élus du personnel qui tentent tout pour faire redémarrer

la papeterie Chapelle Darblay, la seule usine de papier journal recyclé de France, devenue

un symbole du combat pour la réindustrialisation.

Dan Israel – 2 janvier 2024 à 14h40

Quand la caméra s’avance vers les imposants murs de tôle et de béton, puis quand elle dépeint, longuement, les immenses machines à l’arrêt, silencieuses, elle filme un symbole. Fondée en 1928, l’usine Chapelle Darblay, près de Rouen (Seine-Maritime), était la seule usine en France à fabriquer du papier journal 100 % recyclé.

Elle s’est arrêtée en juin 2020, quand son propriétaire de l’époque, le groupe finlandais UPM, a décidé qu’elle n’était pas suffisamment rentable et a licencié les 217 salarié·es. Pendant plusieurs mois, l’usine a été menacée d’être rasée pour être transformée en site de production d’hydrogène. Elle devrait finalement redémarrer sous la houlette d’un consortium monté pour l’occasion par les français Veolia et Fibre Excellence.

Entre-temps, Chapelle Darblay est devenue l’emblème d’une lutte combinant social et écologie, menée par une toute petite poignée de représentants du personnel accompagnés par le collectif Plus jamais ça (devenu l’Alliance écologique et sociale) qui rassemble des syndicats et plusieurs ONG comme Greenpeace, Attac et Oxfam.

C’est ce combat que raconte, sur une durée resserrée (1 h 15), le documentaire de Marianne Lère-Laffitte : L’Usine, le Bon, la Brute et le Truand, qui sort au cinéma mercredi 3 janvier. « Il y a des films qui sont miraculeux, celui-là en fait partie,raconte la réalisatrice, productrice chevronnée et déjà autrice d’un diptyque sur le travail pour Arte. Dès que je suis arrivée sur le site, j’ai vu un film : le lieu est très cinématographique et impressionnant. C’est le génie humain incarné dans ces machines. Et les trois personnages que j’avais devant moi formaient un attelage parfait. Même en écrivant une fiction je n’aurais pas pu faire mieux. »

Pendant un an, de mai 2021 à juin 2022, le documentaire colle aux basques du détonnant trio d’élus du personnel qui s’activent sur l’immense site désert pour faire aboutir une solution de reprise qui, à terme, permettra de faire revivre l’usine et de réembaucher au moins 200 personnes.

Cyril Briffault, 46 ans, imposant de carrure et fin d’esprit, est le délégué syndical CGT grande gueule de l’usine.

Plus fluet mais tout aussi vif, Julien Sénécal, 39 ans, est le secrétaire du comité social et économique (CSE), lui aussi adhérent CGT et surtout représentant de la troisième génération travaillant sur place : ses deux parents et son grand-père y étaient salarié·es avant lui.

Enfin, Arnaud Dauxerre (52 ans) n’a pas le profil. Engagé sans étiquette depuis la fermeture d’une première ligne de production en 2014, ce cadre,fils d’ingénieur, assume son « côté mec de droite » dans un univers professionnel où 50 % des salarié·es étaient adhérent·es CGT. Lui qui travaillait dans les bureaux, surnommés « Versailles » par les ouvriers, a franchi la ligne invisible pour aller s’installer au « Kremlin », du nom moqueur donné par la direction au petit local en préfabriqué du CSE.

La complicité des trois hommes, pudiquement masquée sous les surnoms et les piques vachardes, tout comme leur force combinée font une bonne partie du sel du documentaire. « C’est un film sur l’intelligence collective et sur la fraternité…

Trois hommes qui décident de combiner leur culture et leurs différences », dit la réalisatrice. Ravie d’avoir cassé l’image du cégétiste brutal et pas très malin, elle décrit « des ouvriers papetiers qui ont des conversations de haut niveau avec les plus hauts représentants de l’État, avec des réflexions remarquables ».

Plus prosaïque, Cyril Briffault se marre : « On nous appelait “les trois connards”. » Le film aurait même pu s’appeler « L’usine et les trois connards »… Et on comprend les sueurs froides que le trio a dû causer aux dirigeants de l’entreprise face à eux. Le délégué syndical a d’abord conditionné la signature du plan de licenciement par la CGT au fait que le propriétaire de l’usine s’engage à maintenir le site en l’état pendant un an. Les trois compères ont ensuite obtenu que l’inspection du travail impose leur maintien en poste pendant deux ans, le temps de peaufiner leur projet de reprise. Argument écologiste

Avec l’appui de la CGT, ils ont ensuite déroulé un solide business plan pour montrer que leur projet était viable, puis démarché les industriels un par un et, enfin, négocié avec la métropole de Rouen et son président socialiste Nicolas Mayer Rossignol pour qu’elle préempte et rachète le site avant de le revendre au tandem Veolia-Fibre Excellence. Sans compter les discussions avec les représentant·es des ministères de l’économie et de l’industrie.

Mediapart avait relayé ce parcours du combattant. « Pendant deux ans cela a été un jeu de poker, considère Arnaud Dauxerre. Et ce film va faire comprendre aux gens que la résignation n’est pas une solution.

Lorsqu’un employeur décide de fermer un site, aujourd’hui, cette décision peut être remise en question, et plus seulement sur le thème des indemnités de départ. » L’argument écologiste sous-tendant la reprise est plus que d’actualité :

comment s’opposer à la réouverture du seul lieu de fabrication de papier journal recyclé capable, quand il fonctionne à plein, de traiter les rebuts triés de papier et de carton d’une population de 24 millions de personnes ? Pour l’heure, la France les envoie en Allemagne… Le film fait une place aux travailleurs de la fonderie SAM en Aveyron et à ceux de GM&S dans la Creuse, représentants des sous-traitants de l’automobile et acteurs de luttes à l’issue moins réjouissante.

Du début à la fin, il montre combien le combat repose sur les syndicalistes eux-mêmes. Quand, après avoir donné leur accord de principe pour la reprise, les deux industriels français ne parviennent pas à finaliser un accord à Noël 2021, c’est Cyril Briffault qui décroche son téléphone, échange longuement avec les représentants des deux entreprises et sort le projet de l’impasse.

Quant à Arnaud Dauxerre, qui avait représenté son entreprise dans le syndicat professionnel de la papeterie, il a permis à tous les acteurs de parler la même langue. Tout en découvrant la grande souplesse idéologique de certains, par exemple le cabinet EY Consulting : « Au moment où ils disaient aux salariés que notre industrie était morte, qu’il n’y avait plus de marché et qu’il fallait fermer, ils expliquaient à la fédération professionnelle que c’était un marché porteur. Avec des slides avec les mêmes polices de caractère, les mêmes photos… »

Marianne Lère-Laffitte n’en fait pas mystère, elle considère son film « comme une arme ».

Et il a déjà fait la preuve concrète de son efficacité. Car la reprise de Chapelle Darblay est encore loin d’être finalisée. Après l’annonce en grande pompe, en mai 2022, de l’issue favorable (qui donne lieu à l’une des meilleures scènes du film où les vainqueurs du jour partent littéralement à la recherche des clés ouvrant les portes de l’usine, qui avaient été bouclées par l’ancien propriétaire),Veolia et Fibre Excellence ont laissé le projet en friche pendant de longs mois.

Les industriels n’ont annoncé la finalisation de leur accord que le 20 décembre.

Nul doute que le poids de l’avant-première à Rouen le 23 novembre, en présence de Nicolas Mayer-Rossignol, de la dirigeante de la CGT Sophie Binet et de son prédécesseur, Philippe Martinez – qui apparaît largement à la manœuvre dans le film – a joué.

Et que la date de sortie du documentaire a aussi pesé. « On a utilisé cette date pour donner une date butoir à Bercy et aux différents acteurs, glisse Cyril Briffault. Pour nous, le film est un beau témoignage, pour d’autres, c’est une épée de Damoclès qui les force à bouger. »

Le film a aussi été diffusé à l’Assemblée nationale, et les ouvriers papetiers attendent un vrai soutien politique de la part de l’État,resté jusqu’alors bien timide. Les besoins financiers sont en effet énormes : il faut trouver 270 millions d’euros dont au moins 70 millions pour lancer réellement la réouverture de l’usine, qui n’est pas envisageable avant 2026, voire 2027.

Il sera alors temps de réfléchir à l’embauche des nouveaux membres du personnel. Des ancien·nes auront sans doute envie de répondre présent·es, même si personne ne sait encore comment reprendre sereinement son poste après une interruption de quatre ou cinq ans au cours de laquelle d’autres boulots ont été exercé. Et certain·es seront à la retraite d’ici là. « Comment cela se passera-t-il concrètement ?

L’État sera-t-il présent pour assurer la transmission du savoir-faire ?, interroge la réalisatrice. J’aimerais beaucoup filmer la suite. » D’autant, appuie-t-elle, que savoir qu’un nouveau film est en cours « pourrait pousser les repreneurs à aller jusqu’au bout de leur démarche ». Du cinéma comme outil de transformation du réel.

Dan Israel

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L’Usine, Le bon, la brute et le truand : La critique

Posté par cgtchapelledarblayupm le 2 janvier 2024

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L’Usine, Le bon, la brute et le truand : La critique

L’Usine, Le bon, la brute et le truand : La critique dans CGT UPM Chapelle Darblay

Date : 30 / 12 / 2023 à 11h00
 
 l_usine_le_bon_la_brute_et_le_truand_affiche dans CGT UPM Chapelle Darblay
L’USINE, LE BON, LA BRUTE ET LE TRUAND

 

- Date de sortie : 03/01/2024
- Titre original : L’Usine, Le bon, la brute et le truand
- Durée du film : 1 h 15
- Réalisateur : Marianne Lère Laffitte
- Scénariste : Marianne Lère Laffitte

LA CRITIQUE

 

C’est en s’intéressant au combat mené autour de l’usine Chapelle-Darblay que la documentariste Marianne Lère Laffitte a décidé de tourner au fil de l’eau ce passionnant L’Usine, Le bon, la brute et le truand.

En effet, Chapelle-Darblay cesse son activité en 2020 et ses patrons Finlandais décident de revendre le site. Toutefois, trois délégués du personnel, deux syndicalistes CGT et un cadre hors affiliation, décident de lutter pour trouver une solution et permettre la reprise de l’usine par un groupe continuant de travailler dans le milieu du papier recyclé.

Car Chapelle-Darblay est la dernière usine de traitement de papier recyclé en France. Elle traitait les papiers triés par 24 millions de Français et permettait de fournir aux journaux français une bonne partie de leur papier dans le cadre d’une économie circulaire.

L’œuvre se laisse découvrir tel un thriller montrant chronologiquement les différents rendez-vous et les moments importants qui ont marqué ce combat de David contre Goliath. Une lutte avec des hauts et des bas montrant parfaitement des méandres administratifs parfois stupides et inappropriés, et les choix hors sols des décideurs.

Les trois personnages principaux sont particulièrement intéressants à suivre. Cette association semblant improbable entre des ouvriers et un cadre leur permet d’élaborer des stratégies constructives et de montrer qu’il est possible, tous ensemble, de bouger des montagnes.

Cette lutte, unique en son genre, montre qu’il est important de garder une activité à la fois écoresponsable et territoriale fournissant aussi bien du travail local que permettant un tri des déchets intelligent et une mise en valeur de ces derniers sur le sol français.

L’œuvre se laisse découvrir avec beaucoup d’intérêt et montre que la volonté, le travail et le soutien de tous permet d’humaniser un certain nombre de choses et de rappeler que des grands groupes étrangers qui décident de ne plus s’impliquer en France n’ont plus leur mot à dire sur la destinée de ce qu’ils abandonnent. A fortiori, lorsque les propositions qu’ils reçoivent sont d’un montant identique.

L’Usine, Le bon, la brute et le truand est un très bon documentaire présentant une lutte d’exception qui se fait dans le respect de tous. Avec des délégués sympathiques, des rebondissements dignes d’un roman et une véritable intelligence dans la mise en scène permettant de captiver encore plus le spectateur, ne passez pas à côté de cette œuvre sociale qui réchauffe le cœur.

Inspirant et touchant.

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SYNOPSIS

 

Chapelle-Darblay est la dernière et unique usine à fabriquer du papier journal 100% recyclé en France. Fermée depuis septembre 2019 sur décision de son propriétaire finlandais, la papeterie centenaire est désormais menacée de démantèlement. A sa place, un site de production d’hydrogène est prévu. Alors que les 217 salariés, les « pap-chap », ont perdu leur emploi, trois délégués du personnel, deux ouvriers syndiqués et un cadre sans étiquette, toujours présents sur le site, se battent pour sauver la papeterie de la fermeture. Vont-ils réussir à sauver leur usine ?

FICHE TECHNIQUE

- Photographie : Pierre Warolin
- Montage : Steven Gaborieau
- Musique : Léon Rousseau
- Producteur : Anne Schuchman-Kune pour Schuch Productions Joparige Films, Steamboat Films
- Distributeur : Next Film Distribution

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Dans la presse ce matin, ca fait plaisir et du bien, on lachera rien …

Posté par cgtchapelledarblayupm le 2 janvier 2024

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« L’Usine, le bon, la brute et le truand » : à Chapelle Darblay, « un western social »

L’Usine, le bon, la brute et le truand, de Marianne Lère Laffitte, raconte le combat – toujours en cours – des anciens salariés de Chapelle Darblay.

Le film sort en salles ce 3 janvier.

Dans la presse ce matin, ca fait plaisir et du bien, on lachera rien ... dans CGT UPM Chapelle Darblay

« Je me suis dit qu’il y avait quelque chose à raconter, sur l’importance de la fraternité et de l’intelligence collective, sur l’articulation entre question sociale et environnementale », explique Marianne Lère Laffitte, la réalisatrice. Le film raconte la lutte de trois salariés pour sauver leur usine, la dernière à fabriquer du papier journal 100% recyclé en France.

Votre film suit la lutte emblématique de trois délégués du personnel de la papeterie Chapelle Darblay, à Grand-Couronne (Seine-Maritime), qui bataillent depuis 2019 pour sauver leur site, condamné par son propriétaire finlandais. Qu’est-ce qui vous a poussé à entamer ce travail ?

J’ai entendu parler de ce conflit pour la première fois en 2021. Je voulais réaliser un film sur l’utilité du syndicalisme à l’heure du changement climatique et c’est l’économiste Thomas Coutrot qui m’a conseillé de m’intéresser à ce combat.

J’ai contacté les trois délégués du personnel. En arrivant dans cette grande usine vide, j’ai été immédiatement frappée par le silence qui y régnait, par son aspect « cinématographique ». Et puis, il y avait ces trois personnages – deux cégétistes et un cadre sans étiquette.

Je me suis dit qu’il y avait quelque chose à raconter, sur l’importance de la fraternité et de l’intelligence collective, sur l’articulation entre question sociale et environnementale. Mais cela a été très compliqué de réaliser ce film.

Pourquoi ?

Parce que, au début, je n’ai eu que des retours négatifs de la part des chaînes de télévision, du CNC (Centre national du cinéma), de la région… « Pourquoi financerait-on encore un film sur une usine qui va fermer ? », me répétait-on en boucle.

J’ai dû me battre pour le faire exister, pour rassembler un petit budget grâce à l’aide de la CGT, de la métropole Rouen Normandie et des financements participatifs. Je tenais absolument à ce que tout le monde soit payé au tarif syndical. Ce film, en un sens, est un miraculé !

Sur le même thème

Pour les 230 salariés licenciés et leurs soutiens, la désillusion est à la hauteur de la trahison du gouvernement. Pierrick Villette

Industrie : l’État sonne le glas pour Chapelle Darblay

Pourriez-vous dire un mot du titre : c’est un clin d’œil aux trois protagonistes ?

En effet, ils s’étaient eux-mêmes surnommés comme cela lors d’un reportage. Ce sont trois personnalités très fortes, très affirmées, qui partagent un goût commun pour la vanne. Par ailleurs, je voulais absolument une référence à l’usine dans le titre, puisque c’est un personnage à part. Enfin, il y a bien sûr un clin d’œil au réalisateur Sergio Leone, sauf qu’ici, c’est de western social qu’il s’agit.

Dans le film, on voit l’ampleur prise par le combat des salariés de Chapelle Darblay qui rencontre un large écho dans le monde du travail, plus particulièrement parmi les militants…

Oui, ils se battent depuis le début avec une dignité admirable. Ce conflit met en jeu une question centrale : comment sauver les emplois dans l’industrie lourde à l’heure du réchauffement climatique ? Le gouvernement nous parle sans arrêt de réindustrialisation, mais dans les faits, il agit très peu : l’État soutient la filière hydrogène, mais que fait-on de toutes nos « vieilles » industries ?

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Et une nouvelle victoire pour les Pap-Chap !!!

Posté par cgtchapelledarblayupm le 21 décembre 2023

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f-218x300Et une nouvelle victoire pour les Pap-Chap !!!

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Depuis la période de la préemption (18 mois quand même) nos deux industriels que sont Veolia et Fibre Excellence n’ont jamais cessé de travailler à la reprise de l’activité sur l’usine et il est important pour nous de le rappeler à tous .

Ce n’est qu’à partir de cette date du 10 Mai 2022 qu’ils ont enfin pu rentrer dans notre usine et préciser non seulement le montant de  l’investissement , le business plan mais aussi le délai de réalisation.

Au bout de quasiment 12 mois, force est de constater que ce projet n’est pas tout à fait ce qu’avait envisager Veolia et il commence à exprimer leur volonté de se retirer du projet.

Et pas n’importe comment puisque depuis presque 6 mois maintenant nous travaillons tous durement ( Veolia et Fibre Excellence mais aussi la CGT, la Métropole Rouen Normandie et le cabinet de Mr Lescure) pour trouver la meilleure manière pour fibre excellence de reprendre seul le site.

Et la bonne nouvelle : Fibre Excellence vient de signer la reprise du site !!!

Prochaine étape : fibre excellence va maintenant poursuivre dans les prochains mois son montage financier et ce n’est plus un secret… il faut 270 millions pour le projet…. Nous n’en sommes plus qu’à l’étape financière pour qu’enfin la papeterie Chapelle Darblay se réveille !!!

La CGT Chapelle Darblay tient à remercier Veolia et ses équipes qui ont participé depuis le début à la reprise du site et lui ont, eux aussi, évité son sort le plus funeste prévu par l’ancien propriétaire 

Fibre excellence a déjà formulé son souhait d’être accompagné par la CGT dans cette étape … soyez assurés

que nous ne sommes pas prêt de lâcher le site !!!

Petit message à tous les petits détracteurs en tout genre :

Ne pensez pas que les avant-premières du film sur l’usine nous empêche d’entendre vos « conneries » et tant que la CGT et le trio des Pap-Chap sont dans l’histoire, c’est que le projet est très sérieux et verra bien le jour !

A bon entendeur !!!

Et à tous les copains : Promesse tenue !!!

On  ne lâche rien. On revient très vite avec des nouvelles.

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*

La CGT Chapelle Darblay, Le trio des  Pap-Chap vous souhaite

de très bonnes fêtes de fin d’année

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La CGT appelle à la mobilisation et à la désobéissance civile contre la loi de la honte

Posté par cgtchapelledarblayupm le 21 décembre 2023

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Déclaration de la CGT

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La CGT appelle à la mobilisation et à la désobéissance civile contre la loi de la honte La loi sur l’immigration vient d’être adoptée au Parlement grâce aux voix de la droite et de l’extrême droite. Son contenu reprend les principales propositions du Rassemblement National et remet en cause nos principes républicains, comme l’illustrent notamment ces mesures :

- Le principe de préférence nationale est appliqué et conduira à exclure les étrangers de l’accès aux allocations familiales et aux allocations logement

- Le droit du sol est remis en cause et l’acquisition de la nationalité française ne sera plus automatique pour les enfants nés en France mais dont les parents sont étrangers

– Les étudiants étrangers devraient fournir une caution pour avoir accès à un titre de séjour

- Une réforme de l’aide médicale d’Etat est annoncée.

Contrairement à ce que le gouvernement prétend, cette loi ne facilite en rien les régularisations par le travail. En effet, l’arbitraire des préfets sera renforcé sans aucune garantie pour les travailleuses et les travailleurs. Nous notons d’ailleurs que les 500 travailleurs sans papiers qui, grâce à leur grève lancée il y a plusieurs mois par la CGT ont contraint leurs employeurs à leur donner toutes les preuves de leur travail, ne sont toujours pas régularisés.

Cette loi et les débats qui l’entourent depuis 6 mois sont une violence pour toutes celles et ceux qui sont étrangers ou d’origine étrangère. Elle repose sur un énorme mensonge : non, l’immigration n’est pas responsable de l’insécurité !

Au contraire, l’immigration est une richesse pour notre pays. Chaque année, les travailleuses et travailleurs étrangers font rentrer 60 milliards de cotisations sociales et d’impôts. En Ile-deFrance, 20% des emplois sont occupés par des étrangers. 20% des thèses qui sont soutenues dans les universités le sont par des étrangers. Sans travailleuses et travailleurs étrangers, il y aura beaucoup moins de médecins dans nos hôpitaux, d’aides à domicile, de cuistots, de livreurs ou de maçons par exemple. Les premières lignes, encensées pendant le COVID, pour beaucoup, ce sont elles et eux ! Et on leur explique maintenant qu’il faudrait qu’ils continuent à travailler en baissant la tête sans vivre avec leur famille ni avoir accès aux droits sociaux ? La CGT exige la régularisation de toutes et tous les travailleuses et travailleurs sans papier sur simple preuve de travail.

Il s’agit d’une mesure de justice mais aussi d’un moyen indispensable pour lutter contre le dumping social. Rien de tel pour le patronat que d’avoir une main d’œuvre sans papier donc corvéable à merci, obligée d’accepter des conditions de travail indignes. Les régulariser, c’est leur permettre de faire respecter leurs droits, de gagner des augmentations de salaires et ainsi d’empêcher le patronat de tirer tous nos droits vers le bas !

Comme le reconnaît le président de la République, cette loi est contraire à notre constitution sur de nombreux points. Il doit en tirer toutes les conséquences et ne pas la promulguer. Cette loi qui déshonore notre pays ne doit pas s’appliquer.

D’ores et déjà, la CGT appelle toutes celles et ceux qui ne se reconnaissent pas dans cette France lepénisée à la résistance et la désobéissance civile à l’image de ce qu’ont déjà lancé 32 conseils départementaux qui annoncent qu’ils n’appliqueront pas cette loi de la honte.

Montrons que la France, c’est la liberté, l’égalité et la fraternité. Montrons que la France, c’est la solidarité que chaque jour nous faisons vivre sur nos lieux de travail en nous entraidant entre travailleuses et travailleurs quelle que soit notre religion ou notre nationalité. Montrons que la France c’est l’humanité que nous faisons vivre dans nos écoles en nous mobilisant pour refuser l’expulsion d’enfants, et en nous battant pour que toutes les familles puissent avoir un toit.

La CGT prend toutes les initiatives pour contribuer à une riposte la plus large possible pour enterrer ce texte de la honte.

Montreuil, le 21 décembre 2023

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L’accord est signé entre véolia et fibre excellence !

Posté par cgtchapelledarblayupm le 20 décembre 2023

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Lettre ouverte au président de la République

Posté par cgtchapelledarblayupm le 19 décembre 2023

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Projet de loi immigration :

Tribune – Lettre ouverte au président de la République

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Visuel projet de loi immigration - freepik

Un retrait du projet de loi immigration plutôt qu’une tâche indélébile

sur nos principes républicains

Lundi 11 décembre, l’Assemblée nationale a adopté une motion de rejet donnant un coup d’arrêt provisoire à la tenue des débats autour du projet de loi asile et immigration. Confronté à plusieurs hypothèses en réaction, le président de la République et le gouvernement ont annoncé leur volonté de poursuivre l’examen du texte en convoquant une Commission Mixte Paritaire, ce 18 décembre.

Cruelle ironie que le choix de cette date, qui se trouve être celle de la journée internationale des personnes migrantes : car cette commission, au vu de sa composition, ne pourra aboutir qu’au prix de la satisfaction des nombreuses demandes de durcissement du texte portées par Les Républicains et le Rassemblement National.

Conditionnement des prestations sociales à 5 ans de présence régulière en France, nouvelles atteintes au droit du sol, rétablissement du délit de séjour irrégulier, suppression de l’aide médicale d’état, fin de non-recevoir à toute perspective de régularisation, durcissement encore accru de l’accès aux titres de séjour, course inflationniste et insensée à l’enfermement et aux expulsions… Autant de mesures qui constituent la base des négociations de la commission mixte paritaire, alors qu’elles portent atteinte à nombre de nos principes républicains, en matière d’inconditionnalité d’accès aux soins ou au logement, de respect de la dignité, de refus d’entériner des logiques de préférence nationale. Et alors que souffle, en Europe comme en France, un vent mauvais de remise en cause du droit international, d’affaiblissement des socles de l’Etat de droit.

Nous demandons aujourd’hui solennellement au président de la République de ne pas céder

à cette spirale de la surenchère de propositions attentatoires

aux droits fondamentaux des personnes.

Vouloir aboutir coûte que coûte à une adoption du projet de loi, au prix de compromissions, de tous les marchandages sur des sujets pourtant contredits par nombre d’études et refusés, par exemple, par les professionnels de santé, restera comme une tache indélébile sur nos principes républicains. Quand tant de défis -géopolitiques, climatiques, sociaux, économiques…- sont pourtant devant nous, ce serait une faute majeure qui, au lieu de le renforcer, fragiliserait notre pays, dans ce qu’il est et dans ce qu’il dit au monde.

Ainsi, face aux divisions sociales, au poison grandissant de la haine et du rejet de l’autre, il est plus que jamais de la responsabilité du président de la République de tracer des perspectives claires permettant l’unité de la nation et sa cohésion plutôt que de courir après l’accord d’un instant. La seule issue viable est aujourd’hui de retirer ce projet de loi, qui a démontré qu’il ne pouvait être adopté par une majorité parlementaire sur une base respectueuse de nos valeurs républicaines.

Et de reposer dans le débat public un cadre serein et apaisé pour construire collectivement, avec les acteurs de la société civile, les personnes concernées, les mesures permettant notamment de garantir l’accueil des personnes migrantes dans des conditions dignes de notre tradition de pays des droits humains, un cadre clair de régularisation des travailleuses et travailleurs sans-papiers, le respect de l’accès inconditionnel aux soins et à l’hébergement… Autant de mesures justes qu’il nous faut porter face aux enjeux migratoires, au cœur de notre présent et de notre avenir.

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT 
Daniel Goldberg, président de l’Uniopss 
François Héran, professeur au Collège de France 
Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT 
Henry Masson, président de La Cimade 
Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre 
Camille Schmoll, Institut Convergences Migrations/EHESS
Najat Vallaud-Belkacem, présidente de France Terre d’Asile 
Marie-Christine Vergiat, vice-présidente de la LDH  

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Projet de loi immigration : la CGT appelle le gouvernement à prendre ses responsabilités

Posté par cgtchapelledarblayupm le 13 décembre 2023

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Projet de loi immigration : la CGT appelle le gouvernement à prendre ses responsabilités

Hier, l’Assemblée nationale a rejeté le projet de loi asile immigration porté par le gouvernement grâce au vote d’une motion de rejet. C’est un véritable camouflet pour le gouvernement qui confirme que le président de la République n’a plus de majorité pour gouverner.

Emmanuel Macron et Gérald Darmanin doivent, maintenant, prendre leurs responsabilités et mesurer toutes les conséquences de ce vote : ce projet doit être abandonné et l’exécutif doit prendre en compte le danger que représenterait le fait de donner des gages supplémentaires à la Droite en durcissant ce texte, notamment en retenant des dispositions qui mettraient à mal des principes forts de la République tels que : la remise en cause du droit du sol, la suppression de l’AME, la suppression des mesures de régularisation, le durcissement du regroupement familial du droit d’asile, l’augmentation des prérogatives arbitraires des préfectures…

La CGT appelle, dorénavant, les parlementaires à faire preuve de réalisme, de responsabilité et d’humanisme. Une loi sur la régularisation des travailleurs et travailleuses sans papiers doit voir le jour, un titre de plein droit doit être créé. Les travailleurs et travailleuses sans papiers en grève, depuis le 17 octobre, en Île-de-France, comme les travailleurs Emmaüs, dans le Nord, doivent être régularisé·es sans attendre.
 
Hier, devant l’Assemblée nationale, la CGT appelait déjà à prendre en compte la réalité sociale, celle vécue par les travailleurs et travailleuses immigré·es dans notre pays. Elle renouvellera cet appel le 18 décembre prochain, journée internationale des migrant·es, en appelant à une journée puissante de mobilisation, partout en France, pour la régularisation des travailleurs et travailleuses, pour la justice et l’égalité sociale.

La CGT rappelle que les Français·es ne sont pas en attente d’une énième réforme sur l’immigration mais d’une augmentation de leur salaire et de leur pension. Ce n’est pas un référendum sur l’immigration qui rassemblera le pays mais, plutôt, un référendum sur les retraites.

Montreuil, le 12 décembre 2023

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5 questions à Marianne Lère Laffitte, réalisatrice du documentaire « L’usine, le bon, la brute et le truand » à Chapelle Darblay

Posté par cgtchapelledarblayupm le 11 décembre 2023

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5 questions à Marianne Lère Laffitte, réalisatrice du documentaire

« L’usine, le bon, la brute et le truand » à Chapelle Darblay

En 2021, la réalisatrice Marianne Lère Laffitte rencontre trois salariés de Chapelle Darblay alors en grandes difficultés. De cette rencontre naît un documentaire sur le combat des organisations syndicales et environnementales et de la Métropole Rouen Normandie pour sauver la seule entreprise française de recyclage et de fabrication de papier journal recyclé. « L’usine, le bon, la brute et le truand », retrace une aventure collective qui a un objectif : la justice sociale et écologique.Capture d’écran 2023-12-11 204225

Pourquoi vous êtes-vous intéressée à la situation particulière de Chapelle Darblay alors que de nombreuses autres entreprises ferment partout en France ?

L’idée m’est venue lors d’un échange avec Thomas Coutrot qui est économiste et qui avait participé à mon précédent film réalisé pour Arte. À l’issue de ce film qui traite de la question du travail, s’était imposée à moi la question du syndicalisme à l’heure du changement climatique. Comment concilier la question sociale et donc la conservation des emplois à l’heure où il y a une urgence climatique ? Aujourd’hui, le respect de l’environnement s’impose à nous tous.

Et c’est Thomas Coutrot qui a pensé à l’exemple de Chapelle Darblay. Nous sommes donc allés tous les deux rencontrer au printemps 2021 les trois représentants du personnel sur le site.

Au moment où vous arrivez dans quel état d’esprit sont les salariés ?

Quelques mois avant notre première rencontre, ils ont appris que l’entreprise était condamnée. Nous sommes arrivés à un moment du combat qui était un tournant. Le propriétaire finlandais, UPM, était déterminé à vendre le site à un industriel qui avait l’intention de raser Chapelle Darblay qui est une usine centenaire avec une activité vertueuse. C’est l’unique site de recyclage et de fabrication de papier journal 100% recyclé en France. C’est un site qui tri les déchets de l’équivalent de 24 millions de personnes !

L’engagement des trois représentants du personnel, Arnaud, Cyril et Julien a-t-il permis en grande partie de sauver l’entreprise ?

L’entreprise n’a pas été rasée grâce à la pugnacité et l’intelligence collective qu’ont démontré ces trois hommes. Ils sont pourtant très différents, c’est notamment ce qui m’a donné envie de les filmer et de réaliser ce documentaire. Arnaud est un cadre supérieur, hautement diplômé, Cyril est un autodidacte qui a commencé à travailler dans la papeterie en bas de l’échelle. Julien est fils d’ouvrier papetier, il a débuté sa carrière à Chapelle Darblay quand il avait une vingtaine d’années.

Capture d’écran 2023-12-11 204328

 

Ils ont vraiment trois trajectoires de vie très différentes, mais ils ont su s’allier pour sauver leur outils de production car ce qu’il faisait avait du sens. Ils ont été accompagnés par la CGT, le syndicat historiquement majoritaire dans l’entreprise, par la Métropole de Rouen Normandie et par la mairie de Grand-Couronne. Mais la particularité dans ce combat, c’est le soutien des organisations environnementales, comme Greenpeace, aux salariés, c’est une première ! C’est une aventure assez exceptionnelle.

Il serait digne pour le combat d’Arnaud, Cyril, Julien et de tous les salariés que Chapelle Darblay rouvre.

L’activité de cette entreprise est essentielle pour la France.

Marianne Lère Laffitte, réalisatrice du documentaire « L’usine, le bon, la brute et le truand »
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Et ce dossier a aussi une autre particularité, c’est l’engagement de la Métropole Rouen Normandie pour préempter l’usine.

Tous les acteurs du dossier ont ouvert une brèche avec Chapelle Darblay parce qu’ils ont utilisé le droit de préemption pour la première fois dans l’histoire. Ça signifie qu’on empêche la vente d’une entreprise entre deux acteurs industriels. La collectivité (ndlr : Métropole Rouen Normandie) a dit non ! Elle est devenue de facto propriétaire du terrain.

Ensuite, le défi pour Nicolas Mayer-Rossignol (ndlr : Président de la Métropole Rouen Normandie) et pour les représentants du personnel était de revendre immédiatement le site à des industriels intéressés par le projet. C’était le cas de Veolia et Fibre Excellence.

J’ai terminé le tournage en juin 2022, tous les acteurs étaient présents. À l’époque la réouverture avait été annoncée en juin 2024. Nous sommes en novembre 2023 et il semblerait que le projet de relance de l’activité piétine. Et ce n’est pas dû aux représentants du personnel ou à la Métropole Rouen Normandie.

A priori, les discussions entre l’Etat, qui tarde à jouer son rôle à jouer son rôle d’accompagnement, et les deux repreneurs sont au point mort. Nous espérons que les négociations vont porter leurs fruits et qu’enfin il y ait une annonce officielle pour la réouverture.

 

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Chapelle Darblay : ce n’est pas la fin du film !

Posté par cgtchapelledarblayupm le 25 novembre 2023

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Chapelle Darblay. Veolia se retire : l’avenir de la papeterie encore incertain

L’Omnia de Rouen accueillait, jeudi 23 novembre 2023, l’avant-première d’un documentaire sur le sauvetage de Chapelle Darblay.

Mais l’avenir de la papeterie est encore incertain.

Le maire de Rouen et président de la Métropole, Nicolas Mayer-Rossignol, s'exprime devant la presse à l'occasion de l'avant-première du documentaire sur le sauvetage de la papeterie Chapelle Darblay à Grand-Couronne.
Le maire de Rouen et président de la Métropole, Nicolas Mayer-Rossignol, s’exprime devant la presse à l’occasion de l’avant-première du documentaire sur le sauvetage de la papeterie Chapelle Darblay à Grand-Couronne. (©VL/76actu)

Un film plein de rebondissements. C’est ce que promettait à 76actu la réalisatrice Marianne Lère-Laffitte, en octobre 2022, au moment de la finalisation de son documentaire sur le sauvetage de la papeterie Chapelle Darblay à Grand-Couronne (Seine-Maritime), près de Rouen.

 Jeudi 23 novembre 2023, ce long métrage d’1 h 15 min est présenté en avant-première au cinéma Omnia République. Mais en parallèle, l’histoire de l’usine continue de s’écrire en pointillé. En effet, depuis l’officialisation de la reprise du site par le consortium Veolia/Fibre excellence en mai 2022, aucune date de relance de l’activité n’a été actée et les doutes refont surface.

Chapelle Darblay : ce n’est pas la fin du film !

Signe de la fébrilité ambiante, le titre initial du documentaire, Chapelle Darblay, ils l’ont fait !, à la tonalité victorieuse, a été modifié. Il s’intitule finalement L’usine, le bon, la brute et le truand.

Clin d’œil évident au western de Sergio Leone, avec dans les rôles principaux un trio de salariés déterminés à préserver leur outil de travail et relancer l’emploi : Cyril Briffault (« la brute »), 46 ans, et Julien Sénécal (« le bon »), 39 ans, de la CGT, alliés à Arnaud Dauxerre (« le truand »), 52 ans, cadre sans étiquette.

 Les trois hommes sont présents à l’occasion de cette première projection en public. À leurs côtés, Philippe Martinez, ancien secrétaire général de la CGT qui s’est beaucoup impliqué dans ce dossier, et celle qui lui a succédé à la tête de l’organisation, Sophie Binet.

Veolia se désengage (en partie)

Après des échanges d’amabilités et de félicitations entre les différents acteurs de cette aventure industrielle, la syndicaliste a dressé un état des lieux précis et complet de la situation de Chapelle Darblay.

« Le combat est loin d’être fini », souligne-t-elle alors qu’un revirement rebat les cartes : « Veolia a décidé de ne plus investir les 27 millions d’euros initialement promis et de vendre le terrain. »

Certes, le géant français de la gestion des déchets devrait s’engager à approvisionner pendant sept ans en papiers usagés son ancien partenaire Fibre excellence. Le papetier canadien devrait aussi récupérer la propriété de l’usine « à des conditions financières satisfaisantes ». Tout cela reste à confirmer par la signature d’un accord entre les deux entreprises, attendue le 15 décembre prochain.

« Messieurs, il faut conclure ! »

Toutefois, il restera encore des obstacles à surmonter. Car si Fibre excellence « a confirmé son investissement de 30 millions d’euros, le projet nécessite en tout 270 millions dont 70 millions minimum pour être enclenché », rappelle Sophie Binet. « Nous avons besoin de travailler avec Fibre excellence pour augmenter la mise de départ, sécuriser financièrement le projet. »

À cette fin, la secrétaire générale de la CGT « souhaite que l’État rentre au capital et garantisse les prêts souscrits par Fibre excellence ». Elle exhorte également les pouvoirs publics à « travailler dès maintenant sur la formation des salariés. Ce seront des boulots très qualifiés donc il faut mobiliser l’ensemble des opérateurs pour mettre à disposition des formations qualifiantes, s’assurer qu’il y aura la main d’œuvre disponible au redémarrage du site »

« Je salue l’engagement des trois camarades [Cyril Briffault, Julien Sénécal et Arnaud Dauxerre, « adoubé » au passage, NDLR] qui continuent le combat alors qu’ils sont au chômage », lance Philippe Martinez avant d’interpeller les représentants de Veolia et Fibre excellence : « Maintenant messieurs, il faut conclure ! »

« Veolia est derrière vous »

Directeur général de Veolia France, Jean-François Nogrette tient à rassurer les salariés : « Veolia est derrière vous. On a déjà investi 14 millions d’euros dans ce projet, on a racheté le terrain, financé sa maintenance, des expertises… On a accepté de vendre les installations plus tard à Fibre excellence, le temps qu’il mette en place son montage financier et obtienne les autorisations administratives. 

D’ailleurs, Jean-François Nogrette justifie la revente de Chapelle Darblay par des raisons administratives : « Nous ne sommes pas papetiers et donc nous ne pouvons pas être titulaires du permis d’exploitation de la papeterie, c’est ce que nous a dit la préfecture. Mais nous allons livrer le site en papier, cela demandera des embauches et de nouveaux camions. »

« On aurait pu espérer que ce moment soit un aboutissement, c’est une étape », commente sobrement Arnaud Dauxerre.

« Il y a une vigilance et même une exigence »

Ayant joué de son droit de préemption – une première en France – pour éviter le démantèlement de la papeterie, le président de la Métropole et maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, estime que les collectivités locales (Métropole et Région) ont « tenu leurs engagements ». Comme Sophie Binet, il en appelle à l’État pour sécuriser le financement du projet. « Ce sera le cœur du sujet pour le début de l’année 2024. »

On n’est pas à la fin de l’histoire. Il y a une vigilance et même une exigence sur la suite.

De son côté, le PDG France de Fibre excellence, Jean-François Guillot, se donne « 12 mois pour boucler le financement et 18 mois pour relancer l’activité ». À pleine charge, la papeterie pourrait produire 400 000 tonnes de carton d’emballage à partir de déchets papiers. L’enjeu est à la fois économique et environnemental : depuis l’arrêt de Chapelle Darblay, la France exporte deux-tiers de son papier usagé, parfois à l’autre bout du monde, pour le réimporter une fois recyclé.
L’usine, le bon, la brute et le truand, un film documentaire de Marianne Lère-Laffite, au cinéma le 3 janvier 2024.
Publié le 24 Nov 23 à 12:29 

Publié dans CGT UPM Chapelle Darblay | Pas de Commentaire »

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